Retour vers le passé : Princess Bride (1987)

 

REALISATEUR

Rob Reiner

SCENARISTE

William Goldman, d’après son roman

DISTRIBUTION

Cary Elwes, Robin Wright, Chris Sarandon, Mandy Patinkin, André le Géant, Wallace Shawn, Christopher Guest, Billy Crystal…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures/fantastique/comédie/romance
Année de production : 1987

Comme vous voudrez…

Scénariste de talent (Butch Cassidy et le KidLes Femmes de Stepford, Marathon ManLes Hommes du Président…), William Goldman, qui nous a quittés il y a deux ans, écrivait aussi des pièces de théâtre et des romans. Cette partie de sa carrière, je la connais très mal…car je n’ai lu qu’un seul de ses livres, des années après avoir vu ce qui est devenu un de mes films préférés, celui dont il est question ici, pour la première fois. J’ai adoré redécouvrir Princess Bride de cette façon, ce « grand classique du conte de grand amour et de grande aventure de S. Morgenstern », accompagné par une histoire toute aussi savoureuse, celle à laquelle j’ai crue brièvement avant d’apprendre qu’elle était fictionnelle, preuve supplémentaire du talent de conteur de William Goldman.

Dans sa préface, William Goldman explique son rapport personnel avec Princess Bride, un livre que son père lui lisait lorsqu’il était un petit gars alité à cause d’une pneumonie et qu’il associe tellement à ce souvenir qu’il ne l’a jamais lu par lui-même, préférant la voix de son géniteur lorsqu’il lui racontait les exploits de Wesley, Bouton d’Or, Fezzik et Inigo Montoya. Des années plus tard, William Goldman a voulu embarquer son fils dans cette aventure en lui offrant Princess Bride pour son anniversaire, mais le jeune garçon n’a pas pu dépasser le premier chapitre. C’est alors que l’écrivain/scénariste a feuilleté le roman pour la première fois, se rendant compte que son père passait les chapitres moins palpitants, ne se concentrant que sur « les bons passages ». Il a alors entrepris de sortir en 1973 une version abrégée du classique de Morgenstern pour une nouvelle génération…avant d’attendre 14 ans pour qu’elle soit adaptée à l’écran, après plusieurs projets avortés.

 

 

Sauf que S. Morgenstern n’est autre que William Goldman lui-même et que l’histoire racontée dans la préface mélange habilement des éléments inventés et des détails biographiques réels. Je trouve que c’est une amusante façon de narrer la genèse du bouquin (dans sa description, Goldman ne se donne pas toujours le beau rôle), bien dans le ton de l’ensemble de l’oeuvre. Dans la merveilleuse adaptation cinématographique réalisée par Rob Reiner (qui venait de signer Stand by me, un autre de mes chouchous), c’est un grand-père qui vient divertir son petit-fils malade en lui lisant Princess Bride. Le gamin de 10 ans n’est dans un premier temps pas très emballé…mais il se laisse vite emporté par le récit et ses nombreuses péripéties…

Et ce n’est pas étonnant ! De la passion ! Des duels endiablés ! Des miracles ! Un géant ! Des méchants vraiment très méchants ! Et le Grand Amour ! Comment ne pas aimer ce livre (et ce film) ? Pour moi, il n’y a que des « bons passages ». Il y a d’abord ce qu’on pourrait appeler le fil rouge, cette chambre dans laquelle un gosse oublie un temps ses jouets et ses jeux vidéos pour être transporté dans un monde de conte de fées pas comme les autres. Le regretté Peter Falk campe un grand-père au regard malicieux et au sourire contagieux qui sait faire vivre les histoires qu’il raconte à son petit-fils joué par un Fred Savage (Les Années coup de coeur) alors âgé de 10 ans (la dynamique entre les deux acteurs fait plaisir à voir).

 

 

Dans sa quête pour retrouver le Grand Amour de sa vie, la belle Bouton d’Or qui a du se fiancer à contrecoeur avec le méprisable prince Humperdinck, le vaillant Wesley va devoir affronter de nombreuses épreuves…et même triompher de la Mort ! La romance n’est pas niaise (contrairement à ce que croit le gamin au début), l’action est bondissante (et du niveau des grands classiques du cinéma de cape et d’épée), les aspects fantastiques sont riches et inventifs, l’humour est jubilatoire et la musique de Mark Knopfler et Willy DeVille est magnifique.

Porté par une distribution parfaite (Cary Elwes, Robin Wright, Mandy Patinkin, Chris Sarandon, André le Géant, Christopher Guest, Billy Crystal…) et par des dialogues inoubliables, Princess Bride n’a pas connu un grand succès à sa sortie avant d’être redécouvert en vidéo et de devenir à juste titre un film culte, toujours aussi divertissant à chaque visionnage, comme un beau conte qui traverse les générations sans perdre de sa magie (je l’ai fait découvrir à mon neveu il y a quelques années et il a adoré).

Buenos dias. Je m’appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépare toi à mourir !

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