Retour vers le passé : Mitraillette Kelly (1958)

 

Thriller
Long métrage américain
Réalisé par Roger Corman
Scénarisé par R. Wright Campbell
Avec Charles Bronson, Susan Cabot, Morey Amsterdam, Jack Lambert…
Titre original : Machine Gun Kelly
Année de production : 1958

Sorti en 1958, Mitraillette Kelly est le dix-huitième long métrage réalisé par Roger Corman sur une période de quatre ans. Le projet est né de l’envie de Samuel Z. Arkoff et James H. Nicholson, les patrons de la société American International Pictures, de produire une histoire de gangster après des années de films fantastiques et de teen-movies. Roger Corman a sauté sur l’occasion pour se renouveler et en a parlé comme d’un tournant dans sa carrière puisque c’est à partir de ce moment que son travail a commencé à recevoir de meilleures critiques, notamment en Europe.

Dans la filmographie de Roger Corman, Mitraillette Kelly vient entre War of the Satellites et Teenage Caveman. Le prolifique réalisateur/producteur reviendra ensuite au film de gangsters avec I Mobster en 1960, le bon L’Affaire Al Capone en 1967 et le très bon Bloody Mama en 1970.

 

 

Mitraillette Kelly est librement inspiré par les méfaits d’un célèbre gangster qui a fait la une des journaux américains dans les années 20 et 30, avant de passer le reste de sa vie en prison suite à son arrestation en 1933. George « Machine Gun » Kelly a débuté sa carrière criminelle en tant que contrebandier pendant la Prohibition avant de devenir braqueur de banque et de passer ensuite au kidnapping, ce qui a causé sa perte car c’est l’enquête du F.B.I. sur l’enlèvement de l’homme d’affaires Charles Urschel qui a abouti à son incarcération.

Le scénario de R. Wright Campbell, collaborateur régulier de Corman, reprend quelques points connus de la vie de Kelly tout en procédant à de nombreux changements, notamment dans la caractérisation du personnage principal et dans la description du couple formé avec sa amante et complice…deux rôles très intéressants pour Charles Bronson et Susan Cabot. Jusque là habitué aux apparitions non créditées et aux seconds rôles, Bronson tenait pour la première fois le haut de l’affiche et il se montre plus expressif que dans la dernière partie de sa carrière avec son portrait d’un dur-à-cuire miné par une phobie de la mort.

 

 

Susan Cabot, au destin tragique, était l’une des actrices fétiches de Roger Corman dans les années 50 (il l’a dirigée dans six films, dont The Viking Women et La Femme Guêpe). Intelligente et manipulatrice, sa Florence Becker est beaucoup plus que la petite amie du criminel et leur dynamique ne manque pas de nuances, une relation conflictuelle qui causera en partie leur chute. La première moitié de Mitraillette Kelly est la plus nerveuse, entre les casses (la scène d’ouverture est très réussie) et les coups fourrés entre Kelly et les membres de son gang.

Lorsque George et Flo deviennent kidnappeurs (à l’écran, ils enlèvent la fille d’un businessman et sa babysitter), le rythme se fait plus inégal, la mise en scène un peu plate (et le budget minuscule ne permet pas une grande variété de décors). Mais malgré cela, le final détonne par rapport aux figures cinématographiques plus flamboyantes de gangsters qui ont précédé dans les années 30 et 40, principalement par la façon dont « Mitraillette » Kelly affronte son destin.

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