Retour vers le passé : Quarante Tueurs (1957)

 

Western
Long métrage américain
Ecrit et réalisé par Samuel Fuller
Avec Barbara Stanwyck, Barry Sullivan, Dean Jagger, John Ericson, Gene Barry…
Titre original : 40 guns
Année de production : 1957

She’s a high-ridin’ woman with a whip
She’s a woman that all men desire
But there’s no man can tame her
That’s why they name her
The high-ridin’ woman with a whip

The woman with a whip, la femme au fouet. C’est le titre que Samuel Fuller (Au-delà de la gloire) voulait donner à son onzième film en tant que réalisateur, son quatrième et dernier western. Mais il a du se résoudre à accepter le plus commercial 40 Guns (40 Tueurs en version française) alors que cette petite armée de flingueurs n’est pas l’élément central de son scénario. Dans l’excellente scène d’ouverture, elle sert surtout à souligner l’importance du personnage féminin principal, cette femme indépendante que tous les hommes désirent et qu’aucun ne peut dompter…

 

 

Et pour cela pas besoin de mots…un chariot conduit par trois hommes; une cavalière qui domine une longue file de cow-boys, cavalcade que personne ne peut arrêter; un montage précis…belle entrée en matière. Les nouveaux venus à Tombstone sont Griff Bonnell et ses frères Wes et Chico, des agents du gouvernement venus arrêter un voleur qui fait justement partie des employés de Jessica Drummond. La propriétaire terrienne règne en maître sur la petite ville, se mettant dans la poche le shérif et le juge. Son frère Brockie, une brute arrogante, en profite pour tout se permettre et terroriser les habitants…jusqu’à l’arrivée de Griff Bonnell…

Sujet classique (les frangins Bonnell tirent clairement leur inspiration de la famille Earp) pour un western atypique, notamment parce que Samuel Fuller y revisite à sa sauce les conventions du genre et préfigure même les futurs spagh’ italiens avec ses longs travellings, le rythme des duels et leur violence sèche. Le récit est également marqué par une tension sexuelle assez forte et plutôt rare pour un western des années 50. Le jeu de séduction entre Bonnell et Drummond passe par des regards appuyés, des répliques finement écrites et interprétées et des révélations sur l’oreiller, dans un coin de calme après une véritable tempête…

 

 

Tourné en indépendant pour un petit budget, 40 Tueurs ne manque pas de très bonnes idées de mise en scène (en commençant par l’affrontement entre Griff et Brockie dans le premier acte) et d’astuces narratives bien employées (comme les deux chansons employées ici non pas juste pour le générique mais de manière diégétique pour un effet qui fonctionne parfaitement). Samuel Fuller parle d’amour, de trahison, de violence dans ces 75 minutes très denses servies par une brillante distribution.

Barbara Stanwyck (Assurance sur la mort) avait l’habitude des rôles de femmes fortes et elle avait déjà joué dans un autre western avec Barry Sullivan l’année précédente, La Horde Sauvage (à ne pas confondre avec celui de Sam Peckinpah). Il y a aussi des seconds rôles solides comme le prolifique Dean Jagger (X…The Unknown), Gene Barry (La Guerre des Mondes) et la belle Eve Brent (Jane dans Tarzan et les Trappeurs).

 
 
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