Retour vers le passé : Zenabel - Faut pas jouer avec les vierges (1969)

 

Comédie/aventures historiques/érotique
Long métrage italien/français
Réalisé par Ruggero Deodato
Scénarisé par Gino Capone, Ruggero Deodato et Antonio Racioppi
Avec Lucretia Love, Lionel Stander, Mauro Parenti, John Ireland…
Titre original : Zenabel - Davanti a lei tremavano tutti gli uomini
Année de production : 1969

Principalement connu pour le controversé Cannibal Holocaust, Ruggero Deodato a débuté en tant qu’en assistant et réalisateur de seconde équipe, notamment sur les longs métrages de Sergio Corbucci (Le Jour le plus CourtDjango…) et Antonio Margheriti (La Vierge de NurembergMort vient de la planète Aytin…). Sa carrière de metteur en scène démarre ensuite en 1968, une année chargée puisqu’il a signé quatre films : un super-héros à la Diabolik, une Tarzanide sexy, une comédie musicale et une comédie d’aventures. Le cinéma d’exploitation italien n’hésitait jamais à mélanger les genres et la sixième réalisation de Deodato, Zenabel - Davanti a lei tremavano tutti gli uomini (sorti en France avec le sous-titre racoleur Faut pas jouer avec les Vierges) en est une amusante démonstration…

 

 

L’histoire s’inspire librement d’un fumetti publié depuis 1966…et qui a eu droit à une adaptation officielle la même année (Isabelle, duchesse du diable de Bruno Corbucci). Après la mort de celui qu’elle croyait être son père, Zenabel découvre qu’elle est fait l’héritière d’un duc tué par un baron espagnol qui s’est emparé de ses terres. Zenabel rassemble alors un groupe de femmes pour se venger et récupérer ce qui lui revient de droit. Je n’ai jamais lu la bande dessinée mais d’après les infos disponibles sur le net, elle a été traduite chez nous chez Elvifrance, ce qui donne une bonne idée du contenu.

Zenabel tient plus de la comédie polissonne, comme le souligne l’ambiance de la première scène dans laquelle des jeunes femmes se déshabillent joyeusement avant de se baigner dans une rivière, sous le regard concupiscent de trois villageois qu’elles s’empressent de ridiculiser en les saucissonnant pour les humilier. Première démonstration de la mise en avant de protagonistes féminines fortes, déterminées et indépendantes…mais ce détournement de l’habituelle masculinité du cinéma d’aventure historique ne sera pas sans quelques contradictions, les charmes de ces dames étant dévoilés à la moindre occasion…

 

 

Zenabel - Faut pas jouer avec les Vierges est un joyeux foutoir (aussi bien au niveau de la réalisation que du déroulement de l’histoire) qui débute par une bagarre de village à la Astérix (mais avec des femmes à poil) pour se terminer par un affrontement contre le grand méchant, passage obligé de tout film de cape et d’épée. Sauf que là, le baron vicelard joué par le vétéran du western John Ireland (Règlement de comptes à O.K. Corral) s’était fait émasculer à la tapette à souris la nuit précédente par la blonde héroïne (la jolie Lucretia Love, femme du producteur Mauro Parenti qui s’est donné le rôle du rebelle Gennaro).

Tout ceci donne un divertissement aussi caricatural (le comparse homosexuel a l’air de sortir tout droit de La Cage aux Folles) que léger, absurde et sexy…et qui s’est retrouvé lardé d’inserts pornos dans les années 70 par un distributeur sans scrupules, ce qui n’a pas vraiment plu à Ruggero Deodato lorsqu’il a découvert ce montage alternatif…

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