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Critique de Batman Legend #5

par Le Doc le ven. 18 janv. 2019 Staff

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Batman Legend #5

Si on met de côté Batman Magazine (qui est plus orienté revue jeunesse), Semic a donc connu l'échec avec sa première tentative de réimplanter durablement un magazine DC en France des années après l'arrêt des publications Sagédition et Arédit/Artima. Le contenu de Batman Legend était de qualité, mais les lecteurs n'ont pas suivi et Semic a arrêté les frais au #5 (et je me rappelle bien de ma déception à l'époque). Heureusement, l'éditeur a tenu bon et a multiplié les titres par la suite, comme Batman Hors-Série et la nouvelle mouture de Strange à la fin des années 90 (pour ne citer que ces deux titres).

Pour le dernier Batman Legend, le sommaire ne change pas : deux épisodes de Batman (#521 et 522) et deux épisodes de Legends of the Dark Knight (#69 et 70). Pour ce dernier, après plusieurs sagas qui lorgnaient vers le fantastique (ou qui se réclamaient pleinement du genre), Semic a choisi cette fois un diptyque plus ancré dans une certaine tradition du polar noir qui est un des genres préférés du scénariste Steven Grant. L'auteur a souvent dit qu'il a toujours voulu écrire du polar en bande dessinée, mais il n'a pas souvent eu l'occasion de le faire dans un marché dominé par les super-héros (il finira par le faire avec la mini-série Damned). 

Avant Damned, les travaux de Steven Grant se rapprochant le plus de ce type de thrillers sont notamment sa mini-série Cercle de Sang avec le Punisher et les deux numéros de Legend of the Dark Knight dont il est question ici. Et l'autre point commun de ces bandes dessinées est la présence du talentueux Mike Zeck aux dessins, qui livre à chaque fois une prestation extrêmement solide, atmosphérique et musclée. L'histoire, qui plonge un Batman sous couverture au coeur d'une prison où se trame un louche trafic, est une enquête très bien ficelée, au suspense efficace. 

Après l'intérim de Eduardo Barreto, Kelley Jones est de retour aux dessins pour Batman #521 et 522. Et avec lui, on revient aux vilains grotesques avec la présence d'un Killer Croc qui se sent irrémédiablement attiré vers un lieu qu'il appelle le "moite sombre" et qui se révélera être les marais de Louisiane. Les deux épisodes sont construits comme une longue course-poursuite (Batman ne pouvant laisser Killer Croc échapper à la justice) à l'ambiance étrange qui fait la part belle aux visuels biscornus de Kelley Jones. Le point culminant de ce diptyque est l'apparition de Swamp Thing, ce qui permet au dessinateur de rendre un hommage (tellement naturel quand on voit ses dessins) au maître Bernie Wrightson.

Batman Legend s'est donc arrêté avec ce numéro 5. Dommage, car j'aurais vraiment aimé lire plus de Legends of the Dark Knight (j'ai beaucoup aimé tous ces styles différents). La publication du Batman de Doug Moench et Kelley Jones s'est ensuite poursuivie dans la nouvelle version de Strange en 1997 !

En bref

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