Tuer n'est pas jouer !
Le dernier Kill or be killed est dans les bacs, et ça fait mal de se dire que l'on n'aura pas un cinquième tome de Dylan tant on a apprécié ses pensées noires et profondes. Pourtant, comme toute fin d'une aventure, on souhaite de tout cœur que ce sera à la hauteur, mais avec Ed Brubaker aux commandes, je ne me fais pas de soucis.
Ce qui est sûr, c'est que l'on est en terrain connu avec ce trio, Brubaker, Phillips et Breitweiser. On retrouve ce qui fait le succès de la série depuis longtemps, autant dans les expressions que dans le narratif. On ferme toutes les parenthèses comme concernant la Mafia Russe, ou l'amour avec la dénommé Kira, ou encore sur l'enquête de Sharpe, même le colocataire désagréable du début, Mason, et la maman de Dylan, ont le droit à leur petite heure de gloire.
Pourtant, les premiers chapitres montrent que Kill or be killed en a encore sous le coude, comme ce Perry, l'aide-soignant, qui laisse parfois trainer ses mains sur les patientes de façon détestable. Il représente un véritable tournant dans la carrière de notre assassin. Le psy est aussi bien représenté graphiquement, et rien qu'à sa tronche, on n'a pas trop envie de faire un travail sur soi.
Car Dylan commence dans un de ces hôpitaux psychiatriques particuliers où l'ambiance malsaine est palpable à tout moment. Un processus certes, connus, de la façon de ne pas nous expliquer tous les aboutissants dès le début. Effectivement, on en était pas du tout là à la dernière page du tome trois, mais quand c'est bien fait, on ne crache pas dans la soupe. Le seul bémol dans tout ça aura été la présence du démon qui servait de prétexte à Dylan pour tuer, et que l'on voit bien ici, au fil des pages, qu'il est abandonné. Un aveu des auteurs en demi-teinte ?
Un tome encore une fois généreux, représentant tout le talent de notre trio préféré, et qui, même dans les dernières pages, vont vous emmener là où l'on ne s'attend pas. Et c'est cela qui fait que ces quatre tomes feront partie des incontournables ou des classiques du polar noir, et ceux, malgré quelques petits défauts. On les retrouvera prochainement dans le reboot de Criminal en mars 2019, une série également à (re)découvrir absolument pour les amateurs du genre !
En bref
Kill or be killed a, en quatre albums, su dépeindre de façon très noire, mais aussi très réaliste, notre société. On peut haïr ou aimer Dylan, le justicier assassin fragile et si cruel à la fois, mais il ne peut aucunement nous laisser de marbre. Une série à lire et à relire en oubliant un peu le fantasme du démon.
Positif
Le trio magique : Brubaker, Phillips, Breitweiser
Une fin fermant l'ensemble des sous intrigues
Une bonne série courte au final
Negatif
Un démon superflu ?
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