Grace et décadence

Le genre post apocalypse est devenu un genre très répandu de nos jours. Walking Dead en tête de proue (même si elle fusionne le post apo avec les zombies), je trouve que ce genre est de plus en plus banal et il est donc devenu difficile d’innover dans ce genre. Pourtant, certaines œuvres parviennent à attirer l’attention par des concepts étonnants, comme ce curieux “Amazing Grace”.

Sorti tout droit de la nouvelle collection de Glénat, “Grind House Stories” (qui semble avant tout être l’héritière de ces co-éditions IDW / Glénat), “Amazing Grace”, dont le titre fait référence à un cantique chrétienne qui loue la grâce -très popularisée grâce à une version d’Aretha Franklin-, nous plonge dans un monde post apo où la particularité réside au niveau des nouveaux nés de cet univers.

Ces derniers grandissent plus vite et semblent plus sauvages, plus forts et plus… préhistoriques (plus proche de l’homo erectus à vrai dire). Ainsi, nous suivons un père et sa fille, Grace, née justement lors de cette fameuse catastrophe nucléaire qui a plongé le monde dans la désolation. Aurélien Ducoudray nous invite donc à découvrir leur pérégrination dans ce monde qui tente de survivre.

Après une introduction conventionnelle démontrant toute l’horreur dont peut faire preuve l’humanité, ce premier album nous montre comment cette société essaie de se réorganiser à travers un arc dans une ferme.

Dans l’ensemble, bien qu’assez classique, on reste absorbé par cet univers qui a du mal à vivre en compagnie de cette nouvelle forme humaine permettant d’aborder l’horreur du racisme, mais aussi l’adaptation face à une nouvelle forme de vie qui amène son lot de problème qu’il faut affronter et non négliger.

Reste que j’ai adoré la prestation graphique de Bruno Bessadi grâce à son style léché et sa capacité à dessiner ces jeunes créatures humaines régressées. D’ailleurs, il parvient à donner vie à tout ce petit monde en donnant de la texture, en mélangeant encrage et crayonné donnant un côté plus sauvage contrairement au travail très lisse qu’il avait réalisé sur Bad Ass. Je suis très client de ce style hybride amenant des expressions très lisibles idéals pour un récit post apo… Au final, ça aurait frisé la perfection s’il y avait un peu plus de folie dans le découpage !