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Critique de Bone Parish #1

par bulgroz le ven. 28 févr. 2020 Staff

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Va sniffer tes morts !

Bone Parish est-il un énième récit du genre « les dealers en famille » ? À placer quelque part entre Les frères Pétards, Breaking Bad, Weeds, Family Business, Narcos et tant d’autres ?
Qu’il soit traité sous l’angle de la comédie, du drame ou du documentaire, le genre n’est pas nouveau et peu parfois paraître usé jusqu’à la corde (en chanvre, évidemment)... 

On pourrait le croire puisque la famille Winters, - au centre de l'intrigue - excelle dans la production et la distribution de drogue à l’échelle de sa ville : la Nouvelle Orléans.

Mais ici, pas question de beuh, de meth ou de quelconque autre drogue pour junkie en manque d’ambition. La famille Winters vend de la cendre, la nouvelle poudre à la mode dont tout le monde parle. C’est un puissant hallucinogène aux effets divers, produit à l’aide de cadavres exhumés illégalement et qui, pour celui ou celle qui sait l’utiliser correctement, peut provoquer des effets allant de l’extase totale à d’autres bien plus… surprenants. En revanche, pour les néophytes et les petits malins plus forts que tout le monde et qui n’ont pas écouté les avertissements du dealer, gare au bad trip car celui-ci est à l’image des effets recherchés !

Rangez cette pelle et cette pioche tout de suite ! 
Abandonnez sur le champ l’idée d’aller déterrer mamie au fond du jardin pour voir si ça fonctionne : en 2002, Keith Richards racontait à qui veut l’entendre qu’il a sniffé les cendres de son père, et à part jeter un froid polaire dans l’auditoire, les effets semblent limités ! Qu'on se le dise : les Winters ont recours à la magie pour produire la cendre et seule une personne du clan semble connaître le procédé…

Dans un marché aussi concurrentiel que la vente de sachet zip sous le manteau, vous imaginez bien que la famille ne va pas pouvoir continuer tranquillement son petit business de manière artisanale bien longtemps. La nouvelle de l’existence de cette drogue se répand très rapidement, la demande explose et une guerre des cartels semble se profiler à l’horizon pour le contrôle de ce nouveau marché…

Sans être révolutionnaire, Bone Parish distille au compte-goutte de bonnes idées et parvient à nous accrocher assez rapidement en entrouvrant de nombreuses portes sur l’intrigue.

La principale qualité du récit repose sur sa capacité à mélanger les genres (horreur, polar, fantastique…). Ce qui n’est pas une surprise au regard des autres œuvres du scénariste Cullen Bunn (The Sixth Gun, Harrow County…).

Côté graphique, Jonas Scharf (dessins) et Alex Guimarães (couleurs) nous entraînent dans un univers résolument tourné vers le polar horrifique, un ensemble assez sombre rehaussé de touches colorées et psychédéliques lorsque la cendre fait son œuvre. C’est très réussi !

Je ne pourrais pas dire de quoi sera faite la suite de la série mais il est certain que le premier tome de Bone Parish est un bon premier tome ! On rentre rapidement dans un univers qui nous semble à première vue familier mais qui s’ouvre progressivement à de nombreuses possibilités. Espérons que les auteurs fassent les bons choix pour l’avenir, en conservant notamment l’identité polar du récit, sans tomber dans la surexploitation scénaristique des possibilités offertes par la cendre, au risque de provoquer l’overdose du lecteur.

On ne le dira jamais assez : pour réduire les risques, frag-men-tez les prises !

En bref

Sans être révolutionnaire, Bone Parish s’annonce comme étant une bonne série à la croisée de plusieurs genres. Affaire à suivre !

7
Positif

Un premier tome efficace et prometteur

Une histoire attrayante

Quelques bonnes idées

Un univers graphique réussi

Se faire un rail avec des morts

Negatif

Quelques impressions de "déjà-vu"

La cendre, une arme un peu cheatée...

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