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Critique de Nos c(h)oeurs evanescents #1

par Tampopo24 le mer. 18 mars 2020 Staff

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Music Therapy

Vraiment découverte grâce à Éclat(s) d'âme il y a 2 ans, je suis désormais fan du trait, des ambiances et des compositions de Yuhki Kamatani. Alors forcément quand on me propose un titre sur la musique avec des couvertures et un chara-design aussi beaux, je ne peux que craquer !

Fini les questions de recherche d'identité sexuelle, place à un héros hypersensible et hyperdoué en chant qui cherche à trouver sa place dans le monde grâce à sa voix magique. Avec ce magnifique titre trouvé par Akata, Nos c(h)oeurs évanescents, nous allons suivre ses premiers pas dans la chorale de son collège où il va se faire des amis après tant d'année difficile à cause de sa trop grande sensibilité aux sons qui l'entourent.

Si je n'ai pas de suite été touchée par l'histoire parce que j'ai trouvé celle-ci un peu longue à démarrer et reposant trop sur la naïveté et la pureté de son héros, mais on en reparlera, j'ai par contre d'emblée été séduite pour le graphisme. Forcément, on retrouve toute la poésie du trait de Yuhki Kamatani dans ce nouveau titre. Ses dessins virevoltent encore une fois à travers les pages de son histoire renforçant les propos qu'elle souhaite faire passer. On ressent très bien toute la sensibilité qu'elle met dans cette histoire grâce à eux. Ils sont rond, doux, purs et enchanteurs, plein de métaphores et emportent le lecteur dans un autre monde, un monde où les sons prennent vie. Magique !

L'histoire fut un peu plus abrupte pour moi. J'ai trouvé de suite le héros super mignon, avec son doux caractère et sa passion pour tous les sons qui l'entourent aussi bien musique que bruits du quotidien. Il parvenait à sublimer tout ce qui l'entourait. Mais en même temps, j'ai eu le sentiment qu'on en faisait un peu trop et ça m'empêchait de rentrer totalement dans l'histoire. A faire trop d'effet, ça ne sonne plus si juste. Pourtant l'histoire est adorable avec ce jeune prodige qui semble se faire ses premiers amis sous nos yeux et enfin vivre sa passion en chantant avec les autres. C'est doux, bon enfant, drôle même parfois. On ressent beaucoup de légèreté, celle de l'enfance qui n'est pas encore tout à fait éteinte dans ces premières années de collègues. C'est simple et plein de fraîcheur grâce aux différentes interactions et moments du quotidien que l'on suit.

Du coup, je me demandais un peu où voulait en venir l'autrice parce que je l'imaginais mal s'en tenir là, et j'ai eu les réponses dans la deuxième partie. On sent bien au fil des pages qu'elle glisse de petits indices sur la différence de son héros mais tout ne prend sens qu'à la fin quand on réalise de quoi il souffre. C'est un sujet que je n'ai jamais vraiment vu aborder dans les mangas alors je suis ravie que ce soit le cas ici et qu'en plus ce soit couplé à la musique. L'hypersensibilité n'est pas simple à gérer au quotidien mais touche beaucoup d'individus alors je trouve ça intéressant de le voir ici surtout traité par une telle autrice. Ce sera un sujet dont je suivrai de près le développement en plus de la musique.

Celle-ci est vraiment l'un des thèmes que j'affectionne particulièrement dans la littérature car elle est vecteur d'énormément d'émotions et d'introspection aussi. Dans le cas présent, j'ai trouvé sa représentation magnifiée par les trouvailles graphiques de l'autrice, mais elle ne m'a pas encore faite vraiment vibrer comme dans Nana, Masked Noise ou Blue Giant, car je la trouve trop sage. C'est peut-être dû au fait que nous suivons une jeune chorale, mais j'attends encore d'être emportée. Cependant, j'aime la façon dont elle est abordée, moteur de création de liens et vecteur de guérison voire d'indépendance. Je trouve prometteur de suivre le héros dans sa double voie : chorale et opéra, ça promet quelque chose très riche.

Il y aurait encore beaucoup à dire, notamment sur les personnages, encore un brin trop fades en comparaison du héros malgré la présence de plusieurs personnalités notables que je ne demande qu'à voir s'épanouir par la suite, que ce soit le président ou la vice-présidente du club, la brailleuse Takamine, le gentil Tomo, la timide Ise ou même les adultes encadrant. Je suis déjà grandir en moi une grande vague d'amour pour la mère courage d'Aoi, qui sait si bien accepter la particularité de son fils et l'accompagner dans ses passions, ainsi que pour le grand-père de Tomo et son café, qui ne sont pas sans rappeler l'ambiance du précédent titre de l'autrice.

En bref

Même si ce ne fut pas un coup de coeur immédiat comme pour Éclat(s) d'âme, j'ai beaucoup aimé retrouver la mangaka et son univers graphique. Il faut laisser le temps à sa nouvelle histoire de s'installer et ne pas trop comparer les deux titres qui n'ont pas tout à fait la même vocation, même si on y retrouve le même désir de parler des minorités silencieuses afin de mieux les accepter et les intégrer dans la société pour qu'ils puissent s'y épanouir.

8
Positif

Des dessins fins, mélancoliques et poétiques qui emportent

Le traitement pour la première fois en manga de l'hypersensibilité

La justesse des propos de l'autrice qui ne tombe pas dans le misérabilisme

Une ambiance positive et dynamique

Une narration qui monte crescendo

Negatif

Des phases musicales qui ne m'ont pas totalement emportées

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