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Critique de The Boys #1

par MassLunar le dim. 19 avril 2020 Staff

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Dans ta face Superman !!

Soyons honnête, si j'ai lu le premier volume du comics The Boys par Garth Ennis au scénario et Darick Robertson au dessin, c'est grâce à la série adaptée. Une série qui m'a vraiment donné envie de me plonger dans le comics original tellement j'ai adoré cette destruction de l'image du super-héros. 

D'abord, n'hésitez pas à voir la série. Au vu de la lecture du premier tome de l'édition intégrale chez Panini Comics, il n'y a pas de soucis de comparaison. Le comics est forcément plus étoffé avec plus de personnages, davantage d'intrigues et un ton encore plus trash et féroce que la série. Cette dernière adaptation n'est pas en reste et réussi à conserver cette image du super-héros trash et siphonné, notamment grâce à l'interprétation effrayante d' Anthony Starr, génial dans le rôle du Protecteur. 

Mais parlons surtout de l'oeuvre de base. C'est tout simplement un régal. J'ai juste trouvé ce premier opus assez jubilatoire. Par contre, il faut aimer l'humour noir, il faut aimer le trash et les innombrables blagues mêlant scato, cervelles éclatées et autres vannes en dessous de la ceinture. Le comics de Garth Ennis et de Darick Robertson, c'est d'abord un violent coup de pied irrévérencieux dans les valseuses de la  moralité, un coup de pied qui défigure allègrement la face du super-héros. Déjà, parce que dans l'univers de The Boys, les super-héros sont de redoutables enfoirés pour la plupart. Ou alors, ce sont des pauvres jeunes vaniteux qui ne savent pas contrôler leurs libidos, des névrosés, des arrogants, ou pire de véritables sociopathes qui n'ont que faire du dommage collatéral que peuvent provoquer leur héroïsme. 

Hughie , un jeune écossais un peu innocent, va être l'une des victimes de ce dommage collatéral et c'est à partir de là que sa route va croiser celle de Billy bad-ass Butcher , une sorte de Franck Castle toujours affublé d'un sourire narquois qui voue une haine certaine aux porteurs de capes et qui est bien résolu à leur faire mordre la poussière si ces derniers ne se contrôlent pas. Ce qui arrive plutôt souvent , entre scènes de débauches intenses, véritables tortures pour les escorts-girls ou meurtres collatéraux vite achetés et vites passés sous silence par les grandes entreprises de super-héros, sans compter de dangereux complots, la tâche est plutôt ardue. 

Garth Ennis ne prend pas de gants avec son scénario ultra-violent. Cette violence assortie d'un humour assez crue fait partie intégrante du style d'écriture de Garth Ennis qui est notamment connu pour avoir écrit le démoniaque Preacher. Avec The Boys, l'humour corrosif d'Ennis va aussi de pair avec une belle critique à l'égard de l'imagerie iconique que représente le super-héros et? au delà? toute l'hypocrisie qui se cache derrière la "bravoure " et la dorure de la médaille, une bravoure aisément manipulable et véhiculé par les médias et le marketing. Mais ne nous y trompons, même si ce premier volume de l'édition intégrale possède un solide côté pamphlet, c'est avant tout un joli ramassis d'humour dégueulasse et de personnages foncièrement allumés. Cela ne rend pas les protagonistes antipathiques. La camaraderie et le détermination dont font preuve les boys est assez attachante  et cela est notamment accentué par le personnage de Hughie, l'un des rares protagonistes "innocent" de cette joyeuse bande qui apporte un contrepoids un peu plus humains à l'intrigue. Mais c'est aussi sa relation avec le dangereux Billy Butcher qui est juste excellente et renforce l'empathie de ce groupe. Billy Butcher , quand à lui, est un personnage féroce et rusé. Un vrai bad-ass qui cache sa tourmente et son désir de vengeance derrière un perpétuel sourire et un flegme sournois. Garth Ennis construit des personnages forts dont les origines ne sont pas toutes dévoilées dans ce premier tome forcément. L'auteur étoffe progressivement son propre univers " anti" marvel avec des histoires d'abord indépendantes qui vous marqueront par une audace assez crue.

Pour façonner cet univers, Garth Ennis travaille avec le dessinateur Darick Robertson avec la couleur Tony Avina. Robertson avait déjà fait ses armes chez DC et Marvel mais je pense que The Boys doit être l'une de ses œuvres majeures. Son dessin est parfois un peu lisse , notamment sur les traits de certains protagonistes mais cela rend justement les expressions encore plus frappantes. Robertson parvient très à s'accaparer le scénario d'Ennis avec un trait de crayon suffisamment efficace pour rendre justice à la violence du sujet. Les combats sont juste jubilatoires dans ce déferlement de violence outrancière. Le dessinateur délivre aussi de très bons passages en collaboration avec Avina, notamment pour les épisodes 11 et 12 qui se déroulent à Moscour et dans lesquelles les dessinateurs distillent une bonne ambiance enneigée. A noter que Robertson et Avina  joue beaucoup avec le clair-obscur, la noirceur des tenues des Boys  tout en contraste avec les tenues bigarrées que portent les super-héros, une opposition graphique symbolique qui montre bien que les dessinateurs et le scénariste ont réalisé un travail d'équipe de qualité. 

Au niveau éditorial, par défaut, je me suis lancé dans la collection Select Fusion chez Panini Comics qui présente des séries indé en intégrale et en softcover. Couverture en rouge et noir, délicat vernissage et une typo sanguinolente qui impose de suite l'ambiance. C'est une édition intégrale ( le 1er volume réunit les 14 épisodes du format kiosque) disponible en six tomes. Il existe une édition de luxe un peu plus avec couverture rigide mais, honnêtement, je ne sais pas si elle est toujours disponible. 

En bref

Une bien agréable découverte comics après celle de l'adaptation live. Ce premier volume de l'intégrale de The Boys présente le début d'un univers anti superhéroique assez accrocheur grâce à son humour déjanté et sa galerie de personnages fêlés . The boys n'est cependant pas un récit à mettre entre toutes les mains en raison de son ultraviolence et de sa dégueulasserie assumée. Toutefois, pour qui cherche un comics indé autour du Super Héros assez original et très percutant, je conseille vivement ce premier volume.

8
Positif

Le ton féroce et comique de Garth Ennis (dialogues acérés, personnages frappés, bad-ass à souhait)

Un univers rebelle qui désacralise l'image iconique du super-héros)

Un dessin et une couleur à la hauteur du sujet.

Negatif

Une ultraviolence et une crudité à ne pas mettre entre toutes les mains.

Quelques inégalités graphiques et des traits un peu grossiers, notamment sur l'épisode 13.

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Commentaires (2)
  • MassLunar
    Staff

    @Blackiruah

    Merci ^^ aurais -tu par hasard quelques titres essentiels à me conseiller niveau comics ? Peu importe que ce soit du dc, du marvel ou de l'indé.

  • Blackiruah
    Staff

    Welcome dans le monde des comics ^^ (les deluxes sont en partie en rupture effectivement)