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Critique de Parasite #1

par Tampopo24 le lun. 8 juin 2020 Staff

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Un classique à découvrir !

Saga revenant régulièrement dans les tops de bien des amateurs de manga, Parasite est pourtant un titre à côté duquel j'étais complètement passée à côté à l'époque. Pourquoi ? Je ne comprends pas très bien maintenant, parce qu'en dehors de son dessin daté (et j'en ai lu des pires), l'histoire de SF qu'elle développe a tout pour me plaire.

Hitoshi Iwaaki imagine ici une Terre présente où les hommes continuent à faire du mal à la nature et où des organismes intelligents venant d'une autre planète arrivent et parasitent le corps le plus proche. L'un d'eux se retrouve dans la tête d'un père de famille, mais le héros, lui, rate son coup et se retrouve dans la main d'un lycéen avec qui il va devoir cohabiter. Sauf qu'on ne va pas les laisser tranquillement faire connaissance, ni apprendre l'un de l'autre, d'autres organismes vont vite venir leur chercher des noises.

La lecture de ce premier tome de Parasite fut un vrai bon moment de lecture, dans le sens où il m'a poussée à la réflexion grâce à son univers présent et aux thèmes abordés. L'auteur, sous couvert de récit de SF, comme c'est souvent le cas dans le genre, dénonce le comportement des hommes, leur façon de se nourrir, de se traiter entre eux, de traiter la nature, etc, grâce au contre-pied qu'offrent ces créatures d'un autre monde.

Pour cela, l'auteur utilise un enrobage très proche du shonen, je trouve, avec juste une pointe de noirceur supplémentaire pour un public plus âgé. On se retrouve ainsi avec des chapitres qui se suivent de manière assez indépendante au début, où les héros font une nouvelle découverte à chaque fois, souvent un autre confrère parasite qu'ils doivent combattre. Mais petit à petit les histoires se font plus longues et les chapitres se rassemblent entre eux, ce qui m'a plu. Je n'aurais pas aimé suivre tout du long des chapitres quasi indépendants.

Autour de cela, on retrouve un univers très sombre et violent, avec des parasites qui n'hésite pas à se nourrir d'humain et à se combattre grâce au corps qu'ils ont sous contrôle. Ils font cela de façon brutale et sanglante en utilisant tous les bouts de peau à disposition. Cela donne un rendu horrifique glaçant, très proche de la conception asiatique de la Dark SF, je trouve. C'est un univers très Lovecraftien dans l'imaginaire des créatures. Certains, moi la première, pourront trouver cela fort dérangeant et c'est là la force du mangaka car ces créatures terrifiantes créent un impact visuel fort.

Graphiquement, le titre est vraiment daté, il a été publié au début des années 90 au Japon et le look et le design des personnages s'en ressent. On aimera ou pas. Pour ma part, ça m'a plu et ça m'a aidée à me plonger dans l'ambiance des familles et lycées japonais de l'époque. C'était dépaysant. De plus, malgré ce dessin un peu trop carré et cet encrage très contrasté entre noirs et blancs, j'ai trouvé le trait vraiment dynamique notamment dans les scènes de combat. Ce même trait était également parfait lors des apparitions inquiétantes des créatures, participant parfaitement à l'horreur du récit.

Qu'apporte de plus cette nouvelle édition par rapport à l'ancienne ?

Nous avons tout d'abord une saga en 8 tomes au lieu de 10, grâce à des livres plus épais (ici 2 chapitres supplémentaires). Ensuite, il y a de nouvelles jaquettes avec des illustrations plus sobres et plus modernes qui donnent un vrai effet de collection. Les pages couleurs ont été ajoutée au bien au début qu'en cours de lecture. De la même façon, on trouve des pages où l'auteur répond à ses lecteurs. Enfin, Glénat dit avoir revu la traduction, pour ma part n'ayant rien trouvé de dérangeant dans la première, je n'ai pas remarqué de changements majeurs. C'est donc du tout bon. Le seul petit point faible vient du prix, un poil cher quand même pour le format, je trouve... (10,75€ contre 6,90€ avant)

En bref

En conclusion, je comprends pourquoi tant de gens vantent les mérites de cette saga et je n'en suis pourtant qu'au début. C'est un récit de SF à la fois classique et inventif, qui graphiquement marque et dont les thèmes sont encore et toujours d'actualité.

8
Positif

Un récit de SF à la fois classique et inventif

Un titre graphiquement marquant malgré son côté old school

Des thèmes philosophiques sur l'identité, le désir, ...

Un imaginaire sombre, avec des références à Lovecraft

Une mise en scène percutante

Negatif

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Commentaires (1)
  • Cronoslegend
    Membre

    A ma première lecture de ce classique, j'ai été fort choqué par l'horreur présente dans le récit (les parasites font effectivement un carnage gore quand ils se nourrissent d'humains). Mais après avoir un peu laissé passé le temps, je me suis alors rendu compte des messages et des thèmes évoqués dans ce manga (la nature, l'alimentation des humains, la destruction de la nature) et j'ai trouvé que ce manga, que je ne classerais pas parmi les shonens personnellement, était fort intelligent et plus subtil qu'il en a l'air.