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Critique de Kaijin Reijoh #1

par MassLunar le jeu. 15 oct. 2020 Staff

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Le monstre, la tueuse et le pervers

Kaijin Reijooooooh... Nouvelle série de Tetsuya Tashiroooo, le dessinateur de Red Eyes Sword. N'ayant pas entamé la lecture de cette série de dark fantasy, je ne me hasarderais pas à faire de comparaison. Toujours est t'il que j'ai aimé ce premier volume de Kaijin Reijoh, un premier tome qui frise le grotesque, qui frise l'ecchi bien gras des familles mais à travers des détours insoupçonnés et un ton horrifique résolument esthétique , ce premier volume de Kaijin Reijoh se révèle être une bonne surprise. 

Autant le préciser, nous sommes dans du seinen bien costaud. Il démarre tranquillement sur la présentation d'un antihéros qui incarne le cliché du jeune pervers, amateur depuis les couches-culottes de culottes. Mais cet antihéros finit par tomber amoureux et, comble du hasard heureux, il est admis à Meido un lycée exclusivement réservé aux filles et dans laquelle se trouve l'amour de sa vie. Mais la romance du pervers connait un bouleversement des plus inquiétant quand il découvre la véritable nature de ce lycée. Car Meido se révèle être un centre d'éducation de jeunes tueuses guerrières qui luttent contre les Monstres, des humains transformés par leurs sinistres pulsions.

Alors que ce titre s'ouvre comme une mauvaise blague assez éculé autour de la figure du pervers capable de lire les mensurations d'un seul regard, voilà que le titre prend une tournure un peu plus dramatique et sinistre, notamment durant les derniers chapitres où les Nymphes (nom donné aux guerrières ) sont confrontées à une dangereuse psychopathe. J'ai adoré ce dernier axe qui nous plonge dans un registre horrifique rappelant le cadre de certains survival horror type Silent Hill  ou Outlast. En l’occurrence, je trouve que Kaijin Reijoh  est un redoutable seinen assez efficace dans sa mise en scène de l'horreur. Moins délurée et approfondie que Jagaaan, la métamorphose des humains en monstres est assez réussie. Le chara-design des monstres est assez sympas ainsi que leurs actes qui les rend véritablement menaçant. La femme-insecte qui empale et poste des selfies, l'infirmière écorcheuse offrent des apparitions plutôt marquantes et témoignent de la férocité d'un titre qui n'a pas peur de salir des yeux. Après, dans la même intrigue, je prèfère tout de même Jagaaan dont le scénario est beaucoup plus satirique mais bon cette comparaison se limite aussi à la lecture d'un seul tome de Kaijin Reijoh...

Là ou je trouve que le titre de Tetsuya Tashiro fait fort , c'est avec la figure de son antihéros. Honnêtement, si ce premier volume s'était contenté d'aligné des blagues vaseuses autour du c** entre deux combats, cela m'aurait vite gonflé. Tant qu'à faire, autant lire du ecchi comique fort assumé façon Prison School. Il y a des vannes graveleuses forcément mais en fait le mangaka joue justement avec la "perversitude " de son héros et ceci en en faisant carrément une importance au niveau de l'intrigue. Je n'en dirais pas plus mais disons que le rôle d'Asuma ne se limite pas à être une simple figure comico-bourrine. Son rôle frise parfois la limite du grotesque  (j'attends de voir comment les autres tomes vont développer ce personnage) mais j'ai trouvé que le mangaka jouait étroitement avec cette figure un peu borderline dont les actions perverses peuvent s'avérer imprévisible. C'est parfois drôle mais aussi parfois flippant.  De ce fait, la personnalité d'Asuma éclipse un peu celle des autres personnages. Innami la ténébreuse dégage une certaine humanité , c'est un personnage un peu tsundere mais qui ne tombe pas trop dans les écueils non plus. Pour un premier volume, on reste en toute logique dans une certaine exposition. Reste que les figures des guerrières sont assez sympas, le côté Nymphe monstrueuse est surtout mises par des références culturelles horrifiques qui vont aussi bien de Freddy Krueger à Jason Voorhes en passant par Les Chasses du comte Zaroff. Cela promet un terreau de compétences assez stylés dans lesquelles on s'amusera à relever les différents clins d'oeils.

Graphiquement , Tetsuya Tashiro est à l'aise dans plusieurs registres, particulièrement pour concocter une petite ambiance horrifique qui éclate durant des scènes de combats bien dynamiques et parfois cruels avec encore une fois le passage à l’hôpital. Nous sommes dans de la dark fantasy urbaine dont l'intensité se déploie surtout durant les confrontations. Autrement, il faut avouer que le cadre est un peu léger. Une petite mention pour les personnages dont le chara-design ne tombe pas dans le fan service facile. Les nymphes, notamment, ont un chara-design assez fin. 



En bref

Kaijin Reijoh est une bonne surprise, notamment en raison de son antihéros dont la perversité sert aussi d'arme à l'intrigue. C'est comme si le mangaka jouait aussi avec les codes du ecchi pour les dramatiser ou les mettre en abyme. Il faut voir comment cela va évoluer par la suite. Autrement, ce nouveau seinen de chez Kurokawa s'avère assez prometteur mêlant baston , humour et horreur dans un déluge de bons et de mauvais goûts. Dans le même genre, j'en profite pour re-recommander Jagaaan !

8
Positif

Un seinen bien calibré dans l'horreur avec des bad guys bien monstrueux

Un antihéros dont la perversité est traité de manière frontale et non pas comme un simple instrument d'humour bien gras

Des nymphes au dessin et à la personnalité

affinées.

Les références au film de genre.

Negatif

Un style de héros qui ne plaira pas à tout le monde avec un ton assez chaud.

Un peu semblable à Jagaaaan sur certains aspects de l'intrigue mais en plus léger.

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