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Critique de Schwarz Ragnarök #1

par MassLunar le mer. 9 sept. 2020 Staff

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Le massacre des mains bulbeuses

Scharz Ragnarok... Petit titre seinen des éditions kurokawa prévue en quatre tomes. Un premier volume qui nous plonge dans le credo de la dark fantasy et parce que dark fantasy oblige se sent obligé de nous offrir toutes les deux pages, des jeux de massacres totalement gratuit afin de captiver son lectorat.

Et oui, car il ne suffit de signer une ambiance lourde et pesante façon Berserk ou de jouer avec une intrigue tordue, non , il faut du sang et des larmes, surtout beaucoup de sang et peu de larmes avec aussi un peu de rire tellement le massacre en devient presque risible. Le scénario qui se tient sur un petit bout de papier trouvé par terre nous conte la triste épopée d'un pseudo-templier façon armoire à glace qui doit escorter sa sœur jusqu'à un autel de sacrifice. Pourquoi ? Parce que le "mal" est là ! Et que si il n'y a pas de sacrifices, alors le Mal tuera tout sur son passage. D'ailleurs, je ne plaisante pas, le mal s'appelle vraiment le Mal. Nous avons affaire à une imagination totalement débordante...

Je ne suis pas tendre avec Schwarz Ragnarok . Ce premier volume s'enfonce dans les bas-fonds de la médiocrité. Ce qui m'a un peu énerve, c'est ce jeu du massacre gratuit qui compose le manga. On ne sait pas si nous sommes dans une tragédie ou, au contraire, dans un show télévisé particulièrement malsain dans lequel on se vautre dans la violence. Certes, il faut présenter les enjeux de ce titre, la menace du Mal mais ce premier volume est loin d'être subtil et se contente de multiplier les accès de violence grossière à tel point qu'on se retrouvé dénué d'empathie pour ces pauvres victimes d'humains réduites en état de chair à pâté.

Mais là ou le bât blesse et qui rend cette violence encore plus risible, c'est le bestiaire. Ce sont des mains...des mains d'encre  (qui incarneraient une partie du gros monstre forcément) mais qui surgissent n'importe où, écrasent et aspirent la vitalité des hommes, femmes, enfants et animaux. Un bestiaire pas forcément travaillé et assez répétitif. Je ne parle pas des scènes de combats qui sont elles-aussi plutôt risible. Notre "templier" possède des mains d'ébène forgés à partir de la même substance que le Mal et qui lui permet donc de rivaliser au corps-à-corps. Pas d'épée donc mais le tranchant de la main est tout aussi efficace.... Mouais, pourquoi pas, concédons que le combat final de ce premier volume demeure le plus intéressant.

Au niveau des personnages, la psychologie est bien évidemment réduite. Le héros de l'histoire Gram est un héros ténébreux et tourmenté qui va devoir faire un choix. Derrière son apparence d'armoire à glace, Gram est avant tout quelqu'un de protecteur et de profondément attaché à sa soeur. Nous avons l'image d’Épinal du héros tiraillé entre le sacrifice nécessaire et l'amour fraternel. Sa soeur, Thrasilla, quand à elle, est l'incarnation de la douce (et pulpeuse) jeune femme qui accepte son sacrifice pour l'amour de l'humanité. Les personnages ne sont pas inintéressants mais ils demeurent convenus. Quelques personnages secondaires sont plutôt bien écrits comme la jeune femme borgne profondément mutilée par les traumatismes d'un sacrifice précédent ou encore le mentor de Gram qui demeure plus troublant derrière son intégrité. C'est regrettable que Yuki Imada , qui signe à ce jour son premier manga, ne prend pas davantage le temps de poser son intrigue, d'affiner les personnages et de mieux soigner la menace représenté par l'entité monstrueuse. A contrario, le mangaka préfère se la jouer bourrin plutôt que de poser une véritable ambiance. 

Rien de surprenant au niveau du dessin, le mangaka joue énormément avec un style agressif, démesuré propre à rendre certaines scènes intenses. C'est plutôt pas mal sur certaines séquences, notamment celle du sacrifice qui suscite une sorte de folie chez les hommes. C'est plutôt grossier quand au design du monstre qui se résume à n'être qu'un espèce de gros "blop" . 

Malgré le peu d'intérêt que j'ai eu pour ce premier tome, il faut préciser que Scharz Ragnarok est une petite série seinen en quatre tomes et, de ce fait, on peut encore lui laisser le bénéfice du doute , notamment en raison de l'épilogue de ce premier volet qui fait basculer ce titre vers une nouvelle direction. 


En bref

Ce premier tome de Schwarz Ragnarok est assez bourrin pour le meilleur et pour le pire. La violence visuelle éclipse toute subtilités, notamment au niveau de son univers de dark fantasy qui aurait gagné à être davantage soigné et réfléchie. Ce premier volume est dérisoire, toutefois, il demeure une porte ouverte vers des tomes suivants qui, espérons-le, seront plus abouties.

4
Positif

Une fin ouverte qui donnerait presque envie de lire la suite

Des personnages secondaires plutôt bien écrits

Pour les amateurs de manga bourrins

Negatif

Une surenchère de violence pas forcément nécessaire

Un ennemi assez dérisoire

Un scénario plutôt creux

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