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Critique de Batman - Curse of the White Knight

par MassLunar le dim. 29 nov. 2020 Staff

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Batman face à sa dernière croisade.


Batman n'est pas ressorti indemne de sa confrontation face à Jack Napier, l'être humain caché derrière le visage souriant du Joker. Jack Napier a bouleversé Gotham et provoqué de grands chamboulements aussi bien sur la figure "héroïque " de Batman que sur le statut de cette ville décidément bien maudite. Dans White Knight, le joker fut pour un temps le véritable chevalier, un renversement de masque dont on suit en quelque sorte les conséquences dans ce Batman : Curse of White Knight.

Je n'en dirais pas trop sur l'intrigue si ce n'est que Bruce Wayne semble bien décidé à raccrocher son masque. Sa confrontation avec le joker l'a mis KO et l'a totalement plongé dans le doute. Le justicier vigilante est donc bien décidé à raccrocher et à révéler son identité, histoire d'affronter les conséquences de ses actes. Mais un secret tout droit sortie des origines de Gotham et de la famille Wayne va devoir emmener Batman à réaliser un dernier combat.

On peut reconnaître une chose à ce Curse of White Knight ,et je me permet de voler sans scrupules le terme utilisé par Blackiruah, c'est qu'il possède les qualités narratives et épiques d'un blockbuster. Dans une certaine mesure, j'ai eu l'impression de me retrouver face à un film au souffle aussi puissant qu'un Batman réalisé par Nolan. Je ne pense pas que ce soit le premier comics Batman à aborder de manière introspective le rôle de Batman, à remettre en question son rôle de héros, sa vulnérabilité et surtout son idée de la justice. Mais ce comics va tout de même assez loin en questionnant vraiment la genèse de la famille Wayne. D'où vient l'une des plus importantes familles de Gotham ? Bien sûr, des révélations sont faites dans un style spectaculaire à tel point que nous avons l'impression de se retrouver face un "blockbuster d'auteur" qui divertit aussi bien qu'il pose une réflexion. De telle manière que dans la continuité de White Knight, ce nouvel opus propose une version forte et décisive de Batman. 

Côté action, c'est un comics aussi bien calibré qu'un blockbuster. Sean Murphy réintroduit un vieil antagoniste de Batman : Azrael, un personnage que je croyais inédit mais pas du tout puisqu'il était déjà apparu dans la saga Knightfall au début des années 90. En tout cas, il est introduit de manière inédit de comics. La confrontation entre Batman et lui est bien évidemment efficace et presque fanatique. Azrael est un fervent croyant doté d'une épée de flamme qui pense s'embarquer dans une véritable croisade vengeresse. C'est un adversaire à la hauteur de Batman bien qu'il n'ait pas les mêmes nuances qu'un Joker. On appréciera le dessin toujours aussi aiguisé de Murphy. Ce dernier fait particulièrement bien ressortir la vulnérabilité des personnages, Batman le premier. Son visage est émacié, presque amaigri même si parfois dans son regard brille encore une lueur de détermination. Sean Murphy confère à cet opus une ambiance véritablement crépusculaire dans le sens où une page semble s'achever. Avec de nouveau Hollingsworth à la colorisation, nous avons certaines planches dont les nuances de couleur rappellent le soleil couchant notamment à travers certains flash-backs ou avec les confrontations contre Azrael dont les couleurs rougeoyantes et flamboyantes ajoutent un ton biblique et fataliste autour de ce personnage et , par extension, autour de sa confrontation face à Batman. Même si j'ai trouvé ce retour à la genèse un peu abusé dans un premier temps, je trouve qu'au final les auteurs ont plutôt bien pensé cette réflexion et ces révélations autour des origines lointaine de la famille Wayne. Cela donne un ton très dramatique et pesant au scénario.

J'en arrive à une partie que j'ai moins apprécié, c'est le traitement du Joker. Autant dans White Knight , c'était plutôt surprenant. Cette dualité et ce renversement de rôles était plutôt bien écrit dans le premier volet de cette version Murphy chez Batman.  Autant, dans cet opus, pour moi Joker devient en fait un avatar d'Harvey Dent. C'est typiquement un bad guy souffrant de dédoublement de personnalité et, à trop vouloir l'humaniser (notamment dans sa relation avec Harleen Quinzeel ) , le joker finit par perdre en menace et en imprévisibilité. Ce n'est que mon avis mais, personnellement, je préfère le joker en mode chien fou au passé opaque plutôt que cette figure-là. Il en va de même pour Harleen Quinzell qui, pour le coup, n'est pas plus du tout Harley Quinn. Au fond, le scénario de Sean Murphy reste dans la continuité de l'opus précédent avec un refus de tout manichéisme et un approfondissement de certains personnages. Personnellement, j'ai un peu moins adoré à cet opus. De même, je suis pas du tout fan de la manière dont ils ont réduit à néant certains antagonistes. Je n'en dirais pas plus mais j'ai trouvé dommage le fait que pas mal d'antagonistes cultes de l'univers Batman basculent vraiment en arrière-plan. Ce qui était déjà le cas dans White Knight.


En bref

Curse of the White Knight tient ses promesses en terme d'action et d'efficacité narrative. Sean Murphy donne sa vision crépusculaire et apocalyptique de Batman qu'il a entamé, de manière surprenante avec White Knight. En mettant en valeur la genèse de la famille Wayne, Murphy lui oppose également son chant du cygne ce qui donne un véritable cachet épique à cet opus. Par contre, je suis beaucoup moins fan du traitement du Joker ou de Harley Quinn dont l'humanisation leur font perdre un certain charisme.

7
Positif

Un puissant chant du cygne basé sur une confrontation aussi épique que biblique.

Le dessin de Murphy toujours aussi épatant et aiguisé dans la force et la vulnérabilité entourant ses personnages.

Negatif

Pas convaincu par le traitement de certains personnages

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