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Critique de Kaijin Reijoh #3

par MassLunar le jeu. 10 déc. 2020 Staff

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Massacre monstrueux sur les bancs de l'école

Ce troisième volume de la série de Tetsuya Tashiro, le dessinateur de Red eyes sword, poursuit le cauchemar qui s'est abattu sur l'école Meido. Autant le dire, l'entrée en matière de ce troisième opus est assez difficile, limite insupportable car le première chapitre se résume en une suite de massacres et de viols perpétrés par les monstrueux sbires de la secte de l'ultraréincarnation. Personnellement, cela m'a mis mal à l'aise. Dans certains cas, je n'aime pas l'emploi de la violence gratuite que ce soit dans les films ( comme A serbian movie), des romans ou des mangas même si cette violence s'inscrit dans le cadre d'un genre. Certaines fois, nous avons tout simplement  l'impression que la limite est levée. Il est vrai que le premier tome de Kaijin Reijoh annonce la couleur, c'est un titre violent doté d'un chara-design ou plutôt d'un monstro-design assez rebutant mais pourtant malgré l'annonce, j'ai trouvé l'ouverture de ce troisième volet assez complaisant et inutilement cruel. Durant tout ce premier chapitre, on voit une farandole de jolies lycéennes se faire massacrer par des monstres complétement allumés. Graphiquement, ce n'est pas le seinen le plus gore qu'on puisse lire mais heureusement que cet opus ne se concentre pas uniquement sur ce jeu de massacre sinon je pense que j'aurai balancé ce manga par la fenêtre.

Mais, Tetsuya Tashiro pense tout de même à son intrigue et fait contre-attaquer ses nymphes face à l'attaque ennemie. Du moins, cet contre-attaque est concentré sur deux fronts : Asuma, le pervers qui fait diversion face à quelques monstres et les quatre nymphes surdouées de l'école qui se liguent contre la professeure traîtresse. Ce combat est d'ailleurs l'une des séquences les plus réussies de ce troisième opus. Face aux reliques magiques de la prof, les nymphes redoublent de tactiques et d'ardeur au combat. Bien que j'ai trouvé son découpage au niveau de l'action plus inspiré dans d'autres tomes, Tetsuya Tashiro maîtrise sans conteste un dessin dynamique et agressif propice à de remarquables scènes de combats. C'est également le cas dans ce volume. C'est dense, c'est colérique, c'est jubilatoire. 

Ce troisième opus alourdit aussi l'ambiance vers le versant "psychologique" du manga en nous dévoilant le passé ignoble de Yûko et les abus de son père. On rejoint le passé de Miumi souligné dans le tome 2 nous confortant dans le fait que ces lycéennes guerrières furent aussi des victimes de la monstruosité humaine. Malgré l'horreur, cette parabole aurait pu être intéressante et plus finement exploitée si l'auteur ne gâchait pas cela avec ce stupide fan-service représenté à travers le chapitre bonus de cet fin de volume. A mon avis, cela doit être dû à une commande de l'éditeur mais le mangaka a quand même le culot d'insérer à la fin du volet, un chapitre-bonus en mode fan service sur une énième partie de volley-ball sur la plage. Ok, c'est charmant mais cela détonne quand même avec le ton cruel et brutal que l'on retrouve sur l'intrigue principale, notamment avec ces flash-backs autour des traumatismes des personnages !J'ai l'impression que le mangaka se moque de nous et que lui-même ne sait pas sur quel pied danser avec son intrigue. Doit-il se montrer premier degrés et mener une intrigue d'action sur fond de dénonciation de la perversité humaine ou au contraire doit-il mener un seinen d'action carabiné avec une pointe d'humour ecchi ?

Au bout d'un moment, il faut faire un choix et, clairement, Tetsuya Tashiro rompt son équilibre avec ce troisième opus. Au fond, le défaut ce n'est pas tant sa violence gratuite (je pense qu'il y a des titres encore plus frappés), c'est le fait qu'elle soit mal emmenée et en rupture constante de ton. 

C'est sans doute un titre à prendre avec davantage de recul. Kaijin Reijoh peut se résumer à un simple manga de genre assez radical. Mais, tout de même, on reste dans une inconstance qui fait qu'on n'adhère pas totalement à cet univers. Le premier tome était assez réussi puisqu'il introduisait un aspect horreur directement inspiré de la pop-culture et qu'on peut se retrouver sur des combats en modes Monstres contre monstres ce qui peut s'avérer assez sympa. De ce fait, j'espère que le mangaka va un peu recadrer son intrigue dans les prochains volets, va moins se disperser dans le fan-service qui se marrie mal avec les propos plus sérieux tenus dans le manga. Dans cet opus, on frise parfois le mauvais goût total. Et, pourtant, en mode cauchemar, j'ai adoré Jagaaan ! mais ce dernier titre est quand même plus étoffé en terme de satire et en terme de critiques. 

Heureusement, la contre-attaque a débuté et on peut s'attendre essentiellement à de furieux combats dans le volume 4 , domaine dans lequel Tetsuya Tashiro se montre le plus à l'aise. 

En bref

Ce troisième opus laisse filtrer du mauvais goût, notamment en raison d'une introduction dont la violence est tout simplement gratuite et d'un chapitre-bonus essentiellement fan service qui n'apporte rien si ce n'est un total déséquilibre avec des scènes psychologiquement difficiles dans le manga. L'équilibre est plutôt rompu. Heureusement que le dessin de Testuya Tashiro demeure toujours aussi accrocheur en terme d'action pur-jus et de chara-design toujours aussi charismatique.

6
Positif

Le combat contre la "sorcière"

Le chara-design toujours aussi monstrueux avec une ambiance toujours aussi cauchemardesque

Tashiro toujours aussi à l'aise dans la baston

Negatif

Une scène d'ouverture à la violence complaisante.

Un chapitre bonus de fan service sympa mais totalement inutile et grotesque face au sérieux de certaines scènes dans le manga.

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