De la SF peut-être trop classique

L'avantage d'un diptyque qui sort vite est de ne pas devoir relire le 1e tome pour comprendre le 2e.

Cette histoire d'attaque extraterrestre sur la Terre via le satellite Phobos de Mars qui s'avère être un engin artificiel reprend les codes des plus anciens romans de science-fiction comme "la guerre des mondes" de Wells par exemple. Sauf que, là, on ne voit pas de méchants E.T. sur Terre et qu'il faut envoyer une équipe directement sur Phobos. Cette équipe est composée de professionnels de l'espace plus un autiste brillant qui a la particularité de voir l'intérieur des choses. L'équipe de la NASA sera (pour)suivie par une équipe sino-russe car, même en 2057, les pays n'ont pu s'entendre sur une mission commune. Une fois sur Phobos, l'histoire se rapproche plus des films d'horreur pour les équipes d'astro-cosmo-spatio-tycho-nautes en m'évoquant le film "Cube".

La mise en exergue d'une personne autiste comme véritable héros de l'histoire est intéressante. Son prénom de Lemuel renvoie le lecteur vers Swift et "les voyages de Gulliver", clin d'œil sans doute volontaire à celui qui a visité tant d'endroits étranges. Mais j'avoue avoir préféré d'autres séries de Christophe Bec à celle-là. Peut-être parce que j'ai lu et lis encore beaucoup de science-fiction. Je n'ai pas trop aimé le côté gore du tome 2. La fin est un peu trop "happy end" avec humanité enfin unie, plein de bons sentiments…

Côté graphismes, je suis partagée : je n'ai jamais vraiment apprécié le style réaliste en BD et les inspirations des personnages par des personnes connues me décrochent de l'histoire racontée. Suis-je la seule à avoir vu Angela Merkel, Morgan Freeman, Woody Allen… dans certains personnages? Mais j'ai vraiment aimé les constructions extra-terrestres : les impressionnants cracheurs de cendres ou la structure interne de Phobos.