La Fusion.

Un an et demi après la publication du septième album, voici finalement l'ultime tome de Outcast, le thriller horrifique et psychologique de Robert "The Walking Dead" Kirkman et Paul Azaceta (Talent). Les problèmes connus durant la crise sanitaire en 2020 ainsi que les retards pris par l'équipe créative sur les derniers numéros ont fait attendre le grand final : les épisodes 43 à 48 compilés ici sont sortis aux Etats-Unis entre décembre 2019 et avril 2021.

Cette deuxième moitié du dernier arc narratif synthétise les qualités et les défauts de Outcast, présents à chaque fournée d'épisodes et qui ont fait que le titre n'a jamais atteint pour moi son plein potentiel et ce malgré un bon concept reprenant un thème classique du genre horreur, la possession démoniaque, sous un angle sensiblement différent. Il y a eu de bonnes choses dans Outcast, des scènes marquantes; une vraie atmosphère, très prenante dans ses meilleurs moments; et des personnages pour la plupart bien développés.

Mais le récit a aussi été plombé par de nombreuses longueurs. Et alors que la Grande Fusion, prophétisée depuis des mois, a commencé, l'efficacité de l'événement est diluée par un déroulement de l'action qui s'étire plus qu'il ne devrait. C'est encore une fois inégal et donne l'impression de premiers chapitres qui tournent un peu trop autour du pot avant une fin un peu plus satisfaisante, partagée entre le spectaculaire et l'intimiste. Passer ainsi du temps avec chaque protagoniste permet de refermer avec justesse chaque chapitre et de "boucler la boucle" avant une dernière case qui résume bien l'ambiance de la série.

Entre Robert Kirkman et Paul Acazeta, la palme de la régularité va toujours au second (qui a formé une très bonne équipe avec Elizabeth Breitweiser aux couleurs), la partie graphique étant restée jusqu'au bout le point de fort de Outcast.