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Critique de Le Huitième fils #1

par MassLunar le dim. 14 nov. 2021 Staff

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Un isekai tout en noblesse

Le huitième fils paru cet été est une nouvelle série isekai concoctée par les éditions delcourt/tonkam qui semblent être friands de ce genre (Hero skill, Fantasy lazy life ou encore le remarquable Arifureta...) . Dans l'ordre logique, vient s'ajouter à ce catalogue un énième isekai qui fut d'abord publié sous forme de light novel avant d'être adapté en manga. La série compte 10 volumes à ce jour au Japon. Gage de qualité ou pas, il faut reconnaître que ce Huitième fils repose dans un cadre de fantasy cosy et soigné au détriment d'une intrigue (étonnamment) simpliste et peu ambitieuse. 

Comme tant d'autres d'isekai, l'intrigue de ce manga repose sur la réincarnation et la chance de revivre une vie. J'ai d'ailleurs l'impression que les intrigues des isekai reposent tous sur même concept avec un personnage lambda qui a une vie de merde ou ennuyante mais qui grâce à la mort ou au rêve se voit la chance de refaire sa vie dans un monde de l'imaginaire. A certains détails prés , nous ne sommes pas loin du feel good book façon Giordano à la différence du genre. 

Du coup, notre héros ici est un employé de bureau qu'on découvre le temps d'une misérable page avant que le sommeil ne l'emporte vers des cieux plus favorables... Ouverture classique et précipité de cet isekai qui ne soucie pas de nous présenter son personnage qui pourtant a parfaitement conscience de sa vie antérieure à cette réincarnation ce qui fait qu'un adulte de 40 ans se retrouve réincarné dans le corps d'un gamin de douze ans. Malgré tout, cette conscience d'avoir été un employé de bureau dans un monde sans dragons et gobelins n'a que très peu d'impact dans l'intrigue mise à part quelques répliques du style " tiens, on se croirait dans un rpg...".

Je ne vais pas m'étendre sur le scénario puisque Le Huitième fils repose sur des bases bien connue avec un jeune héros qui deviendra plus puissant au fur et à mesure et qui fera sa vie tout simplement ! Par contre, là ou Le Huitième fils se démarque un peu dans son intrigue, c'est par son caractère un peu sociétal, un peu noble... Ce manga baigne dans une intrigue un peu aristocratique dans laquelle notre héros qui s'est réincarné dans une famille noble mais désargenté tente de s'en sortir dans la vie en essayant de gagner son indépendance. De ce fait, l'impression que donne ce premier volume, c'est que notre héros va s'émanciper aussi bien par ses pouvoirs ( c'est déjà un très puissant mage boursier) que par cette recherche de la noblesse à travers des rencontres ou l'acquisition de biens. Il y a une véritable élégance dans cette quête d'indépendance qui nous éloigne des poncifs du style buter des mobs, gagner en XP, devenir puissant.... 

L'idée est intéressante et donne un peu plus de subtilité à ce titre. Malheureusement, ce premier volume tombe aussi dans le piège du tout-cuit en ne proposant aucun réel sentiment de progression de la part du héros qui a la chance de faire une rencontre ultra-bénéfique dans sa nouvelle jeunesse ce qui lui apportera d'une part beaucoup de puissance en terme de magie et, quelques années plus tard, un bien immobilier. Comme quoi, il suffit de rencontrer les bonnes personnes...

Bien que je ne sois pas un gros fan du genre, j'apprécie les isekai qui mettent en valeur le sentiment de progression comme So i'm a spider so what ? ou encore le "vidéoludique " Shangri-La... Dans Le Huitième fils, on ne retrouve pas ce sentiment ce qui rend malheureusement l'intrigue assez lisse et ce dès le premier volume avec des répliques qui puent la bienveillance et la politesse et enfoncent le clou d'une certaine mollesse. 

Par contre, autant l'intrigue a du mal à séduire dans ce premier volume. Il faut quand même voir comment cela évoluera par la suite. Autant, le dessin d'un certain Hiroki Kusomoto est plutôt séduisant. Nous sommes vraiment immergés dans cette fantasy tout en noblesse avec notamment un chara-design très soigné, le soin apporté à des environnements luxueux. Côté dessin, c'est très propre avec un petit côté légèrement mignon chez les personnages dont les traits évoquent une galerie de héros issus de J-Rpg old school. Forcément, on ressent aussi l'influence du jeu vidéo mais elle est plus subtil, le mangaka ayant préféré d'étoffer cet univers de fantasy dont on ressent la richesse. Ajouter à cela un super travail éditorial au niveau de la couverture et nous avons le début d'une série qui n'en demeure pas moins agréable à lire malgré la tiédeur de son intrigue. 


En bref

Le Huitième Fils ne révolutionne bien sûr par le genre et s'enfonce dès le départ dans la tiédeur d'une intrigue isekai pas forcément intéressante (vu son absence d'enjeux). Par contre, le manga se démarque par un dessin tout en noblesse, une ambiance cosy et dynamique qui donne envie de rester un peu plus longtemps. Et je pense que le plus important dans ce genre qu'est l'isekai, c'est avant tout la qualité du carton d'invitation.

7
Positif

Un univers plutôt agréable et cosy mixant un chara-design élégant avec un petit souffle j-rpg

Le côté ascension sociale avec cette mise en valeur de la noblesse désargenté

Negatif

Une intrigue très lisse , à réserver pour les mordus du genre

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