9

Critique de Velvet

par Auray le jeu. 2 déc. 2021 Staff

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Velvet Templeton

Des célébrités

Ed Brubaker et Steve Epting... dites ces noms vers mon oreille et tout de suite, je serais attentif à tous les mots que vous prononcerez. Ce duo est mythique. J'ai lu plus d'une fois leur mort de Captain América. Même sans être ensemble, ils sont capables de véritables petits miracles. Franchement, j'espère que vous avez lu le run de Daredevil (Panini comics) ou Gotham Central (Urban Comics) du premier cité et au moins, le récent récit sur Sara (chez Panini Comics) pour le second. Sinon, Velvet est une excellente session de rattrapage justement.

En images

L'intégrale a déjà belle allure, costaud dans sa couverture et épaisse comme on les aime. Il n'aurait manqué qu'un marque-page en tissu, mais j'exagère un peu, car, on a déjà quelques suppléments très croustillants. On a bien entendu la célèbre galerie de couvertures, mais ici, vous aurez aussi les variantes par des auteurs renommés comme Fiona Staples (Saga), ou de Sean Phillips, le célèbre acolyte de Criminal. Même celle des rééditions sont présentes. De plus, il faudra compter sur quelques crayonnées et encrages. De quoi apprécier encore une fois le travail effectué sur les incroyables couleurs de la formidable Elizabeth Breitweizer.

On remarquera également la mise en valeur du côté cinématographique de l'oeuvre, avec une couverture et ses teasers, mettant en relief l'accroche bien sûr, mais aussi les artistes ou le titre en gros lettrage. On pourrait rajouter aussi les merveilleuses planches en noires et blancs, en grand format, vues précédemment, et qui ne cessent de nous époustoufler.

Un essai concluant

Enfin, en plus du mot de la fin qui appartiendra à Ed, on aura deux essais par un auteur habitué à ce genre, Jess Nevins. Le premier s'attaque à la grande histoire des récits d'espionnage. J'ai vraiment apprécié ces deux pages de lecture où le fameux John le Carré est cité. Le second parle plutôt des assistantes célèbres, réelles ou littéraires. Il explique quel parcours a été nécessaire pour arriver à velvet, une espionne qui a à présent, le rôle principal.

The never ending story

Le récit se passe pour la plupart du temps dans les années soixante-dix, en plein cœur de la guerre froide. Mais, vous aurez aussi quelques retours dans le passé, parce que Velvet Templeton n'est pas qu'une simple secrétaire, il s'agit de la femme la plus dangereuse du monde. L'idée a muri dans la tête de M. Brubaker pendant sept années, justement après son run de Captain America , au côté de Steve Epting. Il ne le regrette pas, car le tout a suffisamment muri pour être l'oeuvre ultime que vous aurez certainement un jour entre les mains.

Car, j'ai trouvé les dialogues encore plus incisifs que d'habitude. La mise en scène est toujours excellente, comme je l'ai spécifié plus haut, très cinématographique. Prêtez attention aux premières et dernières pages de chaque chapitre, c'est vraiment un cas d'école. Du coup, je n'ai jamais pu lâcher le livre qui est un véritable page-turner. J'ai voulu en savoir plus sur cette femme qui a été piégé par sa propre agence de renseignements. Mais, celle-ci, ne se résume pas à ça. Et de fil et en aiguille, par des petites pages de cette enquête liée à son passé, on arrivera jusqu'à une fameuse affaire d'État qui a fait tant couler d'encre à l'époque.

Comme au cinéma

Pour cela, vous voyagerez de cases en cases dans le monde entier. Franchement, je vous défis de ne pas vous arrêter pour admirer une ville lumière, une affiche de l'époque, un journal. Les détails sont présents sans jamais être pesants. Ils ne mettent jamais en défaut l'histoire de Velvet et de sa vengeance. Le visage de celle-ci est particulièrement réussi, j'aurais été curieux de savoir qui a été le modèle. Que ça soit hier ou aujourd'hui, on la reconnaît tout de suite, que ça soit par son fameux grain de beauté, ou son expression un peu rancunière. Il y a quelques scènes de nu aussi. Elles ne sont jamais vulgaires et mettent justement en valeur la « Femme », ou plutôt un type de femme, car encore ici, il y a une particularité, avec une poitrine, qui sort des stéréotypes des comics. Cette femme est fatale, mais d'un âge mature, ne l'oublions pas. C'est juste incroyable de s'apercevoir de ça dans certaines cases. Steve Epting est au sommet de son art ici.

La couleur, c'est Breitweizer !

Un dernier mot sur la fameuse coloriste, Elizabeth Breitweizer. C'est une fidèle du duo Brubaker/Sean Phillips, et elle y arrive tout autant avec les dessins de Steve Epting. Comme toujours, elle excelle dans tout ce qui appartient au monde nocturne. Les reflets bleutés, jaunâtres ou noirâtres sont faits de manière à, soit éclairer l'action, soit mettre en valeur un personnage ou une carcasse de véhicule de l'époque, par exemple. Vous serez alors vraiment dans ces courses-poursuites infernales à la James Bond !

Un classique moderne de récits d'espionnage

Les Éditions Delcourt ont eu raison de ressortir en intégrale Velvet. Déjà, parce qu'il était tout simplement difficile de trouver les tomes dans le commerce à présent, tant le tout fut épuisé depuis longtemps. De plus, à l'heure où la femme est enfin mise en avant dans notre société, à juste titre, ce personnage de fiction, Velvet, fait partie de ceux-là. Elle s'insère dans notre société sous la forme d'une secrétaire pour finalement la nuit partir dans une quête incroyable et impossible pour tous, sauf, que celle-ci a eu mille vies différentes. Elle n'a rien à envier aux espions les plus célèbres. Car, Ed et Steve ont su véritablement croquer un être d'âge mur, avec un vécu, mais peu d'avenir, si elle ne finit pas le travail. On aurait tant aimé la revoir sur la décennie suivante. C'est peut-être justement le moment ! Le message est passé ! Dans tous les cas, merci d'avoir créé la femme espionne la plus badass de tous les temps !

En bref

« Tout était plus simple. On tuait les méchants. Maintenant tout est compliqué. Chaque question a dix réponses, et aucune n'est vraie. »

9
Positif

Une belle intégrale pour Noël

De multiples bonus

Une femme mise en avant dans un récit d'espionnage intemporel

Steve Epting au sommet de son art

Les couleurs d'Elizabeth Breitxeiser sont magnifiques aussi sur les cases de Steve

Negatif

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