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Critique de Stillwater #1

par Ben-Wawe le mar. 22 févr. 2022 Staff

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Une belle ambiance mystérieuse pour le début prenant d’une horreur surnaturelle un peu familière

Delcourt propose les six premiers numéros en français de la série Stillwater, qui pourrait en compter douze au total selon les premières annonces.
Stillwater est un projet de Chip Zdarsky et Ramon K. Perez, qui ont déjà collaboré ensemble sur Marvel Two-in-One. Ils proposent leur titre au sein de Skybound Entertainment, fondée par Robert Kirkman pour couvrir l’essentiel de ses productions. Un accord est évidemment passé avec Image Comics, partenaire de l’opération et donc éditeur.
Les liens entre Delcourt et Kirkman ne sont plus à faire, la parution de Stillwater bénéficie donc du sérieux et de la qualité de l’éditeur pour ce lancement réussi.

Mais de quoi parle Stillwater ?
Daniel est un jeune graphiste dont le caractère trop trempé l’amène à un licenciement, ce qui poursuit le cercle vicieux entamé depuis une rupture récente, et certainement la découverte tardive de son adoption. Il vit chez son ami Tony King, ayant fait fortune avec une application mobile.
Daniel semble mal parti, mais reçoit une étonnante lettre l’invitant à venir dans la ville de Stillwater, pour récupérer l’héritage d’une arrière-grande-tante inconnue. Tony l’accompagne dans ce road-trip surprenant, où personne sur la route ne semble connaître Stillwater… et pour cause !

Stillwater est une ville où l’on ne meurt pas ; jamais. Où l’on ne se blesse pas, non plus. Où l’on guérit, de tout, et même du pire.
Ce secret est bien gardé par des autorités locales agressives, et Daniel découvre rapidement leur violence absolue, alors que plusieurs secrets sont révélés sur Stillwater… et sa véritable nature, à lui !

Ces quelques mots suffisent à relever un sentiment qui devient évident, au fil de la lecture : oui, nous sommes en terrain connu.
Stillwater rappelle plusieurs œuvres d’horreur surnaturelle, dans des petites villes américaines perdues ; volontairement ou non. La comparaison la plus proche pourrait être Dôme, roman de Stephen King adapté ensuite sur écran.
On retrouve en effet une communauté repliée sur elle-même, le mystère sombre et surnaturel, le système démocratique qui explose, la prise de pouvoir par les forts, la violence exacerbée. Et quelques résistants, qui s’organisent, généralement autour d’un personnage principal fort.

Stillwater paraît donc extrêmement familier, et cela est plutôt agréable.
En effet, Chip Zdarsky prend son temps pour présenter ses personnages, ses concepts. Daniel n’a rien du héros parfait, il a un caractère difficile, mais les drames rapides et les révélations en font un héros agréable à suivre, bien que très classique.
Les personnages secondaires se révèlent plus intéressants, que cela soit Laura et la déchirante révélation de son lien avec Daniel, le bon docteur bien perdu dans une ville sans malade, la shérif Tanya qui tente de contrôler Ted, l’adjoint violent et destructeur. Mais surtout le Juge, figure d’autorité absolue évidemment tyrannique, mais pas forcément « pleinement » mauvais.
Le scénariste livre ainsi une belle galerie d’acteurs pour son drame surnaturel, flirtant avec l’horreur, surtout sociale jusque-là. Stillwater tape en effet très dur, et très vite, avec une approche de la violence débridée qui rappelle aussi Walking Dead.

L’ensemble se lit agréablement, bien que le rythme soit quand même très lent. Le début est assez fort, et intense, et chaque épisode suivant est agréable à suivre. Les éléments se lient, se rajoutent, se complètent. Plusieurs intrigues se forment, certes toutes liées, mais avec des ramifications différentes.
Hélas, le sentiment à la fin du tome demeure que Stillwater prend bien son temps. Oui, Chip Zdarsky livre de beaux personnages, et une bonne ambiance étrange, bien que familière. Mais l’on ne sait « rien » sur le mystère principal, et la vie de la communauté maintient en haleine uniquement durant la lecture.
Si la série ne dure que douze épisodes, il se pourrait que les six derniers doivent précipiter le final, et ce serait dommage.

Notamment parce que Ramon K. Perez livre de très belles planches. Sa prestation sur Marvel Two-in-One semblait particulièrement brouillonne, précipitée… mais ce n’est pas le cas ici ! Son trait demeure nerveux mais plus maîtrisé, plus fluide. Ses ambiances sont plus agréables, plus léchées.
L’ensemble est bien plus agréable à lire, notamment via les belles couleurs de Mike Spicer, qui participe énormément au résultat positif général.

En bref

Stillwater commence bien. Ce drame d’horreur surnaturelle bénéficie d’éléments très familiers, qui rendent l’immersion facile. La lecture est prenante, les personnages sont agréables à suivre et les dessins très réussis, pour une belle ambiance. Dommage que le rythme soit finalement très lent, pour une intrigue réussie mais finalement peu originale encore.

7
Positif

Une très belle ambiance d’horreur surnaturelle.

Une bonne galerie de personnages.

Une très bonne ambiance graphique.

Negatif

Une intrigue réussie mais peu originale.

Un héros un peu trop classique.

Un rythme très lent pour l’instant.

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