Combo épreuve mission !

Après une lecture assez mitigée du premier tome, enchainons directement sur le second pour se faire un avis plus concret sur le potentiel de cette série.

Ce second volume confirme surtout la direction prise par le mangaka. Tôgen Anki est un titre qui risque de ne pas trop  s'embarrasser en terme de scénario comme le prouve la structure de ce second tome qui débute sur la mise à l'épreuve des aspirants étudiants Oni pour pouvoir rentrer à l'académie. Une épreuve plutôt quelconque qui consiste à traverser toute une forêt sans se faire chopper par le maître tout en apportant une balle à la lignée d'arrivé. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à l'épreuve de Kakashi et de ses clochettes au début de Naruto. Cette épreuve a le mérite de révéler les techniques de certains personnages comme le sombre Kosagaki qui utilise des lames sanglantes en mode tronçonneuse ou la peu confiante Byobugaura capable de matérialiser un véritable monstre. Le mangaka s'en donne à coeur joie dans cet enchainement de techniques écarlates qu'il modélise avec une certaine aisance. 

Personnellement, je me suis pris davantage au jeu par rapport au premier tome. Yura Urushibara maîtrise parfaitement les passages consacrés à la baston. On retrouve cette texture du sang transcendé par d'excellentes doubles-planches ainsi qu'un bon découpage. Les combats s'enchainent d'abord contre la créature de sang titanesque puis une confrontation fort sympathique entre un maître et son élève, un peu plus technique. C'est l'occasion aussi de découvrir le potentiel de notre héros et son utilisation des armes à feu.

Mais alors que l'épreuve n'est même pas achevée, voilà que le mangaka sans véritable transition oriente directement son scénario vers une première mission pour les élèves face à des membres du clan Momotarô qui mènent un véritable massacre sur Kyoto. Dans la foulée, le dessinateur étoffe rapidement ses personnages comme les motivations du sombre ténébreux ( tiens une vengeance ! ) et un peu plus de détails sur l'organisation des Oni. Mais encore une fois, l'objectif du mangaka est clairement de faire gicler le sang. De ce fait, il ne prend pas plus le temps d'exposer plus en profondeur cette petite guerre qui oppose les deux clans. C'est quand même regrettable puisque l'auteur jongle avec son scénario de manière bancale comme en témoigne cette fin inachevée d'épreuve. D'une certaine manière,  le mangaka ne sait pas par quel bout tenir son intrigue d'où cette absence réelle de progression et de description. Quelques combats sont étalés durant l'épreuve , du coup , vite , le mangaka passe à autre chose sous peine de perdre l'attention de son lecteur qui attend déjà la prochaine confrontation ! 

N'allons pas non plus trop cracher dans la soupe car si le manga souffre d'un cadre peu exploité, reste que Togen Anki est un titre bien ancré dans la collection "dark" kana comme en témoigne l'apparition impitoyable des prochains antagonistes. Ces derniers sont sans pitié comme en témoigne le carnage qu'ils laissent derrière eux. Ainsi Togen Anki est un bon compris entre une intrigue style nekkestu avec un level de noirceur plus élevé. Un shonen hybride idéal pour transiter vers des genres et lectures plus adultes.

Le chara-design est toujours aussi sympathique. Bien qu'ils soient peut étoffés en terme de personnalité (on reconnaît ici là le bigleux, la "généreuse" ) , les personnages n'en demeurent pas moins charismatiques. On a hâte de découvrir les techniques des uns et des autres, techniques qui seront sans doute révélés dans le prochain tome. Bien qu'étant en équipe de soutien, on se doute bien que Shiki et sa bande vont aussi participer au prochain combat. Et oui, à peine rentrés à l'école, il faut déjà faire ses devoirs !

Au final, je mets une note plus indulgente pour ce second volume. Certes, Togen Anki ne brille par sa structure scénaristique bancale mais le scénario parvient quand même à se fondre dans l'action, élément majeur de cette série.