Gotham Central X Bad boy

Je le confesse : l’ère Infinite a réussi a attisé ma curiosité. “Infinite Frontier” a réussi à donner une direction curieuse et des séries telles que “Nightwing” ou “Flash” détonnent dans le milieu. Parmi cette dernière salve, une autre série attire l’attention : le fameux “Joker” par James Tynion IV.

Arkham a été infecté par le poison du Joker (pour en savoir plus, cf la série “Batman infinite”) qui a fait de nombreuses victimes dont Bane. Fort évidemment, tout le monde pense que c’est l'œuvre du Joker. Ainsi, nombreux vont se mettre à poursuivre le super vilain dont une riche famille qui va missionner Gordon de le poursuivre et le tuer. Va-t-il accepter ce genre contrat, lui qui a tant souffert du clown fou ?

La réponse est évidente (sinon il n’y aurait pas de série), nous amenant dans une étrange course poursuite moralement complexe pour Gordon.

Ainsi après “Joker War”, James Tynion IV poursuit son travail sur le personnage à travers cette nouvelle série qui détonne tant par son originalité que par ses choix pour le moins surprenants.

Premier constat, le scénariste nous dépeint un Gordon désabusé, rongé par le Joker, qui décide d’aller au bout du processus de vengeance : à savoir la mort. Il nous embarque donc dans un polar dans l’objectif d’en finir avec ses cauchemars du clown et nous invite à plonger dans sa psychée nous permettant de découvrir l’ampleur de son traumatisme.

Ce choix fort va être bousculé lors de sa rencontre avec le Joker qui risque de tout chambouler, le tout entouré par ses concurrents qui souhaitent dessouder le psychopathe.

Le récit est surprenant. C’est construit comme un polar/thriller de serial killer : c’est noir, le concept prend bien et James Tynions 4 utilise le Joker avec parcimonie rendant la lecture perturbante mais pas dénuée de défaut.

D’une part, bien que j’ai apprécié le choix de Gordon, j’ai été surpris par l’attitude de la bat-family qui le laisse agir bien que surveillé de près, d’autre part, les dialogues (ou alors la traduction) nous sortent parfois de la lecture. Entre un Batman qui parle de donner “son 06” ou des dialogues entre Gordon et sa fille, j’ai l’impression de découvrir d’autres personnages, c’est assez déroutant mais bon… ça ne m’a pas empêché d’apprécier la lecture.

Graphiquement, j’ai apprécié le travail de Guillem March. Habitué à dessiner du batverse, je l’ai trouvé très bon dans ce genre un peu glauque. Il a épaissi les contours pour donner un côté plus gras et poisseux au tout. Bien sûr, ses dessins de femmes gardent ce côté sexy, mais il a su se contenir au profit du récit pour notre plus grand bien.