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Critique de De nous, il ne restera que des cendres #1

par MassLunar le jeu. 17 mars 2022 Staff

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Chroniques et vengeance d'un tueur travesti

De nous, il ne restera que des cendres... Pour un peu, on entendrait un polar français prêt à rugir avec ce titre qui possède une certaine force, rien qu'à sa prononciation. 

Cette série, en quatre volumes, nous conte le quotidien de Yû, un tueur au service de la mafia taiwanaise qui a pour particularité de se déguiser en belle jeune femme pour approcher ses proies. Une apparence trompeuse et généralement mortelle pour ses contrats. Mais entre deux cibles pour son boss, Yû mène aussi une vengeance personnelle.

C'est un thriller, pour l'instant, sans grande prétention qui se glisse dans la collection Big Kana, une collection regroupant des récits plus matures ou plus sociétales assortie (parfois) avec une édition grand format.

De nous, il ne restera que des cendres  nous plonge directement dans la pègre à travers le point de vue de Yü, un tueur ayant un don pour le travestissement et la séduction. Telle un comédien se préparant à entrer en scène, Yû maitrise aussi bien l'art du maquillage que l'art du meurtre et chacun de ses contrats repose sur un habile jeu de manipulations avant que Yû ne tombe le masque ou plutôt sa perruque. Ce premier volume est efficace et introduit facilement ce personnage à travers une scène banale de romance qui se métamorphose en massacre. Le mangaka Akira Kasugai délivre un dessin net, précis , n'abuse pas du gore et concocte une petite ambiance immersive au cœur de la pègre et de l'environnement urbain sans nous noyer dans une avalanche de détails.

Le dessinateur aiguise d'abord l'efficacité de cette intrigue en concoctant quelques plans larges parfaitement calibrés aux scènes d'action tout en jouant sur un chara-design élégant et soutenu. Mention spéciale aux répliques chinoises et taiwanaise qui donne toujours un plus d'immersion à ce style de polar urbain. 

Côté intrigue, malgré son dynamisme, ce premier volume de Nous, il ne restera que des cendres ne propose malheureusement pas grand chose de réellement marquant au final faute à un scénario qui n'ose peut-être pas aller plus loin dans la construction de ce personnage de tueur qu'est Yû. Ce dernier est avant tout un professionnel et son travestissement, sa faculté de se transformer facilement en femme , n'est en réalité que sa méthode de travail... et rien de plus. Nous n'en savons pas plus sur l'origine de cette compétence.

Ce premier volume comme tout début de série introduit surtout ses personnages mais le résultat s'avère un peu lisse d'autant plus avec un grand format, certes très agréable , mais qui accentue la brièveté de ce premier tome. C'est un peu léger, on pouvait s'attendre à un début de série bien plus torturée ou sombre assorti avec un humour un peu tarantinesque. Côté humour, on doit se farder un personnage secondaire assez pénible avec une tueuse qui est tout simplement en rut à chaque fois qu'elle discute avec Yû ainsi qu'un boss au charisme digne d'une huitre.

Heureusement, les scènes d'action et quelques confrontations attisent l'énergie de ce volume comme, notamment, le, chapitre de l'escort girl qui témoigne bien du caractère implacable du héros. 

De nous, il ne restera que des cendres possède du bon potentiel qui sera sans doute mieux exploité  dans les prochains tome avec surement une explication quand aux origines de Yû et sans doute une première confrontation face à l'objet de sa vengeance. L'esprit d'un bon thriller est là mais il lui manque un peu de venin. 


En bref

De nous, il ne restera que des cendres vol.1 signe un début de thriller efficace avec un bon potentiel concernant son antihéros et le style d'Akira Kasugai qui emballe quelques bonnes scènes d'actions tout en délivrant un thriller implacable. Malheureusement, cela n'empêche pas ce début de série de manquer de force et d'identité avec des thématiques peu exploitées et quelques personnages secondaires assez faibles.

7
Positif

Un antihéros intéressant

Un style aiguisé qui repose aussi bien sur la séduction que sur l'action

Une bonne édition qui donne une certaine allure à ce thriller

Negatif

Un premier volume qui manque quand même de venin et donc de saveur

Quelques personnages secondaires peu marquant comme le boss bienveillant et apathique et la tueuse généreuse et allumée

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