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Critique de Le Fléau #1

par Le Doc le mar. 29 mars 2022 Staff

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Le Grand Voyage...

Dans la deuxième moitié des années 70, Stephen King travaillait sur un roman inspiré par l'enlèvement de Patty Hearst, héritière de la famille du magnat de l'édition William Randoph Hearst, un fait divers qui faisait les gros titres à l'époque. Mais de l'aveu de l'écrivain, cette idée ne le menait nulle part...c'est alors qu'il s'est rappelé d'un reportage sur la guerre bactériologique vu peu de temps auparavant. Combinée au souvenir d'un roman intitulé La Terre demeure (écrit par George R. Stewart en 1949), cette évocation l'a lancé sur une véritable épopée, son Seigneur des Anneaux dans une Amérique contemporaine. 

Comme je l'ai souvent mentionné (je ne sais d'ailleurs plus où j'ai lu cette phrase pour la  première fois), Le Fléau, c'est l'Apocalypse selon Saint Stephen King. Une version de la grippe extrêmement mortelle s'échappe d'un laboratoire de l'armée américaine et à cause de la fuite d'un soldat paniqué le virus s'étend à travers le monde en tuant 99% de l'humanité. Aux Etats-Unis, les survivants vont se regrouper en deux camps, reproduisant le combat du Bien contre le Mal (mais comme l'histoire le démontrera, tout est relatif avec ces notions manichéennes). Le Mal est représenté paRandall Flagg, l'homme en noir, entité maléfique et incarnation vivante du chaos et de la destruction. 

Le Fléau a été adapté à deux reprises sur le petit écran, pour des résultats très inégaux. Je garde une préférence pour la série de 1994 malgré ses défauts car celle de 2020 est décevante sur bien des points. Entre les deux, il y a eu une autre adaptation, en bande dessinée cette fois-ci. Six mini-séries publiées par Marvel  entre 2008 et 2012 avec Stephen King en consultant. La première édition française ne m'avait pas intéressé...des albums à la pagination réduite (64 pages) et des épisodes coupés en deux à chaque volume. Neuf ans après la fin de la publication, Delcourt a la bonne initiative de proposer une nouvelle édition en 6 tomes, avec un format plus adapté et le rétablissement de l'intégralité de tous les chapitres.

Je découvre ainsi cette déclinaison en bande dessinée d'une oeuvre que je connais sur le bout des doigts et j'ai été bien happé par ma lecture. L'ensemble est d'une grande fidélité et permet de retrouver la quasi-totalité des personnages, même ceux qui avaient été écartés des versions télévisées. Les choix du scénariste Roberto Aguirre-Sacasa sont assez judicieux et donnent une narration fluide alors que la multiplication des protagonistes et les nombreux descriptifs auraient pu la rendre confuse et pesante. C'est dense et l'immersion dans les débuts de cette catastrophe planétaire est totale, grâce aux drames qui se jouent, au suspense maîtrisé et à l'atmosphère anxiogène. 

Graphiquement, Mike Perkins (Captain America, Carnage...) livre un travail de qualité. J'ai aimé les portraits que fait le dessinateur de chaque membre de cette pléthorique distribution, je trouve qu'il a bien saisi leurs caractéristiques et il est aussi à l'aise dans les moments intimistes (Larry et sa mère, Frannie et ses parents..) que dans les visions horrifiques et les déchaînements de violence. Mon avis est donc très positif pour cette première étape d'un long voyage sur les routes d'une Amérique dévastée...

En bref

Un sketchbook commenté par Mike Perkins est disponible en bonus en fin de volume.

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