No man's land...

On approche de la fin de l'adaptation par Marvel Comics du Fléau, l'imposante saga post-apocalyptique de Stephen King qui raconte le destin des survivants d'une pandémie qui a ravagé la planète. Pour transposer le roman de plus de 1000 pages en bande dessinée, il a fallu au scénariste Roberto Aguirre-Sacasa et au dessinateur Mike Perkins 31 épisodes, répartis entre six mini-séries publiées de 2008 à 2012. No Man's Land est la cinquième et elle décrit les circonstances des choix les plus importants que les héros auront à faire...

Les cinq chapitres s'attachent aux pas des membres de la communauté de Boulder. Il n'y a pas de scènes qui se déroulent à Las Vegas, la ville de Randall Flagg et de ses troupes, ce qui ne signifie que la présence de l'homme noir ne se fait jamais ressentir. Il est de toutes les pensées, de toutes les décisions de Stu Redman et de ses amis. Mais pas seulement...car Flagg est toujours proche de Nadine Cross, sa "fiancée", et une sorte de triangle assez glauque se crée avec l'implication de Harold Lauder, le jeune homme jaloux et en colère s'enfonçant de plus en plus dans les ténèbres. 

La situation est brillamment décrite par les dessins de Mike Perkins, créateur d'atmosphère qui suggère parfaitement l'influence de Flagg dans l'intimité de Harold et Nadine par des choix visuels judicieux. La partie graphique est l'une des forces de cette série qui réussit dans les moments où les versions télévisuelles ont souvent échoué. Le scénariste est fidèle au texte et la progression dramatique ne rate rien des décisions tantôt heureuses, tantôt douloureuses prises par les membres du comité de la zone libre...

L'alliance de Harold et de Nadine est le détonnateur d'un drame horrible, un passage fort et incontournable de cette épopée à travers une Amérique dévastée. Un rebondissement qui relance efficacement l'aspect road-trip présent dans les premières parties, pour la dernière ligne droite de cette lutte entre le bien et le mal...