7

Critique de L'Oiseau d'or de Kainis #1

par Sachiko-chi le mar. 29 mars 2022 Staff

Rédiger une critique
Un voyage dans le temps face aux préjugés d'époque...

L’oiseau d’or de Kainis est la nouveauté shojo des éditions Glénat dans leur collection Shojo +. On avait pu découvrir cette collection l’année dernière déjà avec l’entrée de 3 nouveaux titres dans leur catalogue, et cette saga vient les rejoindre. Ces mangas ont la volonté de proposer des sujets plus matures, plus intéressants, plus percutants et moins clichés
Kazuki Hata est aux commandes pour ce nouveau shojo, on va pouvoir découvrir cette mangaka grâce à ce titre. Elle nous livre aussi une courte saga, puisqu’elle est terminée en 4 tomes, ce qui en fait un petit budget, et qui plaira très certainement à une partie de public. Mais je dois avouer que son dessin est très épuré, et a presque un effet croquis, c'est sympathique mais ce n'est pas le style que je préfère.

Un petit point sur l’édition parce que je trouve intéressant d’en parler, mais j’aime beaucoup la jaquette avec ses motifs et ses couleurs qui rappellent bien les éléments de décor du 19ème siècle. La période qui est mise en avant dans ce manga. Les couvertures du manga sont dans cette même veine et cela donne un petit effet ancien, vieux livre que j’aime beaucoup.

Pour en venir à notre petite histoire ! Elle aura quelques aspects féministes intéressants avec des idées modernes, mais très saugrenues pour les mœurs de l’époque. On fait la rencontre de Léa une jeune femme de 19 ans qui se passionne pour la littérature, et plus particulièrement pour l’écriture. Mais à son époque elle fait face à certains obstacles dont le plus difficile pour elle, son genre, en tant que femme il est inimaginable et impossible d’écrire un roman. Alors lui vient l’idée d’envoyer son roman à une maison d’édition sous le nom d’Alan, un jeune homme de 19 ans. Avec cette fausse identité son manuscrit fait mouche, et voilà que son rêve de publication devient réalité, mais elle ne peut pas se présenter comme Léa pour son roman, donc nous voilà à embarquer avec la nouvelle identité de Léa pour écrire et faire publier des romans !
Sur ce petit synopsis, j’ai retrouvé des idées comme dans le manga Goodbye my rose garden aux éditions Komikku, mais c’est aussi arrivé dans notre histoire de découvrir des femmes avec des noms de plume d’hommes comme George Sand, sans doute la plus connue.

Ce nouveau titre est sympathique à lire et découvrir, et nous offre de belles idées de développement comme les plus importants : les préjugés et la place de la femme dans la société. Mais si les thématiques abordées sont percutantes, le récit présente tout de même de nombreuses facilités dans le traitement des obstacles de Léa. Tout lui réussi facilement en tant qu’homme mais aussi en tant que femme, ce qui manque un petit peu de crédibilité, mais qui en fait une lecture tout à fait abordable par un large public, mais pas les plus petits, on a quelques scènes et dialogues matures et adultes. C’est assez paradoxal sur cette idée puisqu’on a une Léa qui est un peu naïve et simplette, mais qui se retrouve rapidement dans un monde plus adulte et éloigné de ce qu’elle vivait.

Léa est un personnage bien entouré par des personnes qui l’aiment et l’apprécient comme elle est, mais qui acceptent aussi son goût pour la littérature et l’écriture. Mis à part, quelques personnes de son passé toxiques et étroits d’esprit, mais raccord à l’époque malheureusement… Patty est celle qui s’est occupée de Léa et qui est sûrement la plus ouverte. On rencontre aussi très rapidement son papa pasteur mais qui est pour moi trop absent et trop nonchalant, et qui ne semble pas porter beaucoup d’attention aux déplacements de sa fille… Cela me semble moins coller à l’ambiance de l’époque, une jeune fille non mariée ne pouvait pas vraiment se balader comme elle le fait, et cela dénonce moins la place de la femme.
A l’inverse de son amie Katie, qui est une jeune fille proche de Léa, et qui est vraiment le personnage d’époque par excellence. C’est une fille tout aussi naïve et simplette, mais qui est toujours bien coiffée, bien habillée pour respecter la tradition. Mais surtout, elle est dans cette idée que le but de la femme c’est de se marier et de faire des enfants, cela peut très bien être l’idée de certaines femmes, mais ne doit pas être imposée. Malheureusement à l’époque ça l’était, et cette Katie représente ce formatage, mais Léa préfère vivre sa vie comme elle l’entend et ne pas se conforter à cette société trop stricte pour elle envers les femmes, et je suis d’accord avec cette dénonciation, cette mise en avant.

Si on découvre la petite vie à la campagne, très rapidement, on va rencontrer les londoniens et leur rythme de vie, puisque notre Léa se rend à la rencontre de son éditeur sous l’identité d’Alan. Le cadre de vie est le complet opposé de son quotidien, mais elle va pouvoir faire quelques rencontres masculines intéressantes et avec lesquelles, elle va pouvoir échanger sur ses lectures.
Ce sont des personnages intéressants comme Myles, qui lui fait vraiment découvrir Londres, qui la réconforte dans son manque d’idée, lui parle de sa façon d’écrire, et il est un bon soutien pour notre personnage. En effet, le manga traite de la place de la femme, et de ce qui devrait être mis en avant et de ses libertés, mais il n’en oublie pas ses idées premières d’écriture de romans, et Léa doit trouver son inspiration.

L’oiseau d’or de Kainis n’est pas le titre le plus féministe qui soit, mais nous propose une histoire intéressante avec une jeune fille qui ne veut pas se conformer aux idées de la société. Mais notre Léa ne rencontre pas vraiment de difficulté à se travestir en homme, à voyager à Londres toute seule, ou bien même dans cette capitale où tout semble lui sourire, aucune rencontre fortuite, de bons conseils, du soutien. Je dirai qu’il n’y a que l’imagination qui lui fait un peu défaut, mais simplement parce qu’elle est prise par toutes ces nouveautés et cette nouvelle vie. Je lirai tout de même la suite, parce que la fin me rend curieuse !

En bref

Une nouveauté à la couverture superbe et au sujet intéressant ! Avec Léa on découvre la place de la femme à Londres au 19ème siècle, où les lectures sont restreintes et l'écriture inimaginable ! L'approche de ce titre est simple et accessible, et pour Léa toutes ses démarches semblent faciles et sans de réels obstacles. J'aurai aimé voir plus de difficultés pour rendre ce titre plus pertinent.

7
Positif

Des personnages attachants et bienveillants

Des thématiques et des sujets intéressants

Le traitement de la femme

Un dessin épuré

Une ambiance 19ème siècle

La littérature et ses restrictions

L'écriture et les préjugés

Negatif

Manque de réels obstacles pour rendre crédible Léa

Un dessin peut-être trop épuré

Sachiko-chi Suivre Sachiko-chi Toutes ses critiques (446)
Autres critiques de L'Oiseau d'or de Kainis
Boutique en ligne
7,90€
Boutique en ligne
7,90€
Boutique en ligne
7,90€
Boutique en ligne
7,90€
Laissez un commentaire
Commentaires (0)