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Critique de Dévore-moi

par Pois0n le jeu. 14 avril 2022 Staff

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Apéro ou coupe-faim?

Piyoko Chitose est une autrice de yaoi aussi célèbre que controversée et, dès l'ouverture de ce one-shot (composé d'une grande histoire en trois chapitres + un bonus, d'un spin-off lui étant lié, et d'une histoire indépendante), on comprend aisément pourquoi puisque l'on a droit, ni plus ni moins, à un enlèvement suivi d'un viol. Ambiance... Certes, les personnages sont déjà entichés l'un de l'autre, et Fubuki connaîtra par la suite une évolution intéressante... mais ça n'était pas nécessaire. Vraiment pas. Qu'il mette un aphrodisiaque dans la nourriture de Mikoto à son insu pour l'inciter à craquer vaut à peine mieux. Néanmoins, tout ça n'est pas purement gratuit puisque le comportement de Fubuki n'est jamais glorifié, et que le personnage apprend à se remettre en question tout au long des trois chapitres principaux. Il y a également toute une sous-intrigue liée à l'entreprise familiale. Bref, finalement, l'autrice a plutôt bien rattrapé le coup. Ça n'en reste pas moins une relation qui commence de façon toxique, mais...

« L'éducation d'un homme » prend d'ailleurs place dans l'entreprise de Fubuki, mettant en scène l'assistant workaholic de ce dernier et un autre employé tout juste viré. Ici, c'est le protagoniste d'apparence plus frêle qui sait ce qu'il veut et prend les devants pendant que l'autre découvre l'amour. Le souci, c'est finalement peut-être que tout ça est très expédié.

Dans « Love me ♥ », la mangaka joue de nouveau avec les interdits, mettant en scène une relation professeur-élève... ou pas. On découvre rapidement que le premier séduit des lycéens, changeant d'établissement pour ne pas se faire prendre, tandis que le second rencontre un camarade de classe bienveillant qui l'apprécie réellement. Bref, là encore, ça commençait mal et ça pouvait faire peur, avant de devenir vraiment sympa.

Une chose est sure en revanche : le sexe est *très* présent tout au long du recueil, sans censure. Il y a des gros plans, des fluides, bref, ce n'est ni plus ni moins qu'un hentai pas hétéro, où l'on ne sait pas trop qui, de l'histoire ou des scènes de sexe, est au service de l'autre. Bon, moi, du hentai, si vous suivez mes critiques, vous savez que j'en lis souvent hein, mais si ça n'est pas votre came, clairement, ce livre-là c'est pas pour vous.

Dans ces conditions, heureusement que l'autrice dessine très bien les corps masculins... et les cheveux, à forte tendance mi-longue. On ne va clairement pas s'en plaindre. Côté visages, le constat est plus mitigé, parfois un peu imprécis, un peu old-school même. Ceci dit, le livre est sorti il y a déjà plus d'une décennie.

Côté édition, le papier est à ce jour toujours blanc il n'y a presque pas de transparence, la reliure est impec, et je n'ai pas relevé de coquille. Bref, du bon boulot de la part de Tonkam.

En bref

Bon ou mauvais yaoi ? Tout dépend de ce que vous venez y chercher. Si votre truc sont les scénarios fouillés et les sentiments, vous risquez de ne pas y trouver votre compte. Si c'est de l'érotisme pur, peut-être. Un compromis entre les deux ? Il y a des chances que vous passiez donc un moment de lecture certes pas inoubliable, mais néanmoins fort sympathique.

6
Positif

L'évolution de Fubuki

La sous-intrigue avec l'entreprise

La dernière histoire surprend vraiment en bien!

Un mélange plutôt équilibré entre érotisme et scénario

Negatif

Le début giga toxique de l'histoire principale

Un second récit un peu rapide

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