Un Griffou, Deux Griffou, Trois Griffou, Trop de Griffou

Le pacte des yokai est une de ces séries atypiques qui sort en France au compte-goutte alors que pourtant, elle est l'essence même du fantastique à la japonaise, entre subtilité et ésotérisme doux. Yuki Midorikawa est une vraie amoureuse des yokai qui transporte ses lecteurs à chaque tome.

Pouvant être lu de manière indépendante, chaque tome referme plusieurs histoires mettant en scène des créatures fantastiques japonaises méconnue, sous le prisme de leur rencontre avec un jeune garçon, Natsume, qui peut les voir et dont l'ancêtre avait enfermé dans un carnet le nom de plusieurs d'entre eux qu'il entreprend de libérer.

Au bout de 25 tomes, il en a fait des rencontres, croisés des créatures, rencontrés des humains qui les côtoient sans le savoir. L'autrice, elle, a parfaitement balisé sa série et on peut donc prendre un grand plaisir à suivre les aventures de Natsume et de son maître, un drôle de chat qui parle.

Cette fois, Tonkam nous fait le plaisir, après une longue pause, de sortir 4 tomes d'un coup de la série. L'occasion d'y replonger. On prend plaisir à chaque histoire à retrouver le doux trait de la mangaka et ce voile fantastique qu'elle fait reposer sur l'ensemble de son oeuvre, avec la lenteur de sa narration, la pureté du trait très épuré et filandreux. C'est doux et poétique. Les créatures font cependant réellement peur. C'est superbe.

Changement de programme encore par rapport aux tomes précédents avec une histoire qui court sur quasiment l'ensemble du tome. Après un joli petit conte pour ouvrir le volume qui raconte avec émotion les liens entre les différentes créatures du monde des esprits, un peu en mode "Fruits basket", nous nous intéressons de prêt à maître Griffou et à un certain village reculé où des poteries anciennes et magiques étaient produite ce qui semble intéresser une famille d'exorcistes.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance entêtante et inquiétante qui se met peu à peu en place, non pas tant sur les bases des créatures peuplant les lieux pour une fois, mais des humains qui y évoluent. Ça change. On pénètre aussi tranquillement, l'air de rien, dans les arcanes qui lient les différentes familles avec des pouvoirs. Et on voit évoluer également les relations entre Natsume et les autres exorcistes, comme Natori et Matoba, le tout dans un décor naturel à l'ancienne, où il n'y a pas âme qui vive, ce qui ajoute à l'inquiétude ressentie.