Un poète de l’imagination

Avec Monsieur Léon, il faut se projeter dans un monde où les gens portent des masques contre une pandémie ; où le président te parle à la télé le soir, pour te dire de pas sortir de chez toi ; où il y a des videurs à l’entrée des supermarchés pour empêcher que trop de gens ne rentrent ; un monde où les gens ne se parlent plus si ce n’est par l’intermédiaire de leur téléphone ; où l’on s’autorise à sortir soi-même autour de chez soi pendant une heure. Et où des flics contrôlent qu’on s’est bien autorisé. Bref un monde gris, terne et fade.

Dans ce monde, il y a aussi Monsieur Léon. Rien à voir avec le Léon de Mathilda, Monsieur Léon est normal, à première vue. Sobre, bien peigné, avec un boulot pas fou fou. Et pourtant, il a un super pouvoir, l’imagination ; une super activité la danse et un super secret : il est amoureux. L’alliance de tout ça en fait un être normal exceptionnel. Il met des couleurs dans la vie, de la musique dans les cœurs, il redonne le sourire. On s’attache tout de suite à ce personnage, à son super regard qui transforme le monde. Le jeu de couleurs d’Arnaud le Gouëfflec est très réussi. Monsieur Léon fait du bien, on a envie que tout se passe bien pour lui, envie de le croiser et d’aller danser un mambo avec lui et son costume jaune canari, de le suivre dans ses aventures du quotidien.

Monsieur Léon, c’est du miel dans un monde de brutes ! Pour tous ceux qui ont besoin impérieux d’un retour des bisounours et pour les autres, ceux qui ne savent plus que ça leur ferait tellement de bien. Une BD feel good.