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Critique de Magic l'Assemblée #2

par Ben-Wawe le mar. 1 nov. 2022 Staff

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Une suite plus équilibrée et dynamique, bien que très classique et référencée

Arrivé en mai 2022, le nouvel éditeur Black River, lancé à partir du groupe Editis qui gère d'autres maisons comme 404 Comics, propose plusieurs séries basées sur l'imaginaire, la culture populaire... et des univers bien connus.
Magic Volume Un a été l'une des premières BD de l'éditeur, inspirée évidemment sur le jeu de cartes Magic : L'Assemblée, inventé en 1993 et grand succès pour Wizards of the Coast.

Le premier volume de la série Magic propose les débuts de la saga lancée par l'éditeur américain Boom! Studios en 2021. Une lecture prenante, fluide, avec une belle mythologie, de bons personnages... mais trop de références abruptes pour un novice, une absence d'accompagnement de l'éditeur et un graphisme un peu trop terne (critique complète ici).

Avant même la fin 2022, Black River lance déjà la suite avec Magic Volume Deux, qui enchaîne sur les acquis de la première BD... et va plus vite, plus fort, en réussissant mieux tout simplement son projet !

Que se passe-t-il donc ici ?
Nous retrouvons notre trio de héros, des Planeswalkers, capables d'aller et venir entre les Plans, alias les dimensions, les mondes parallèles du grand Multivers Magic. Les Planeswalkers sont des mages d'exception, et ceux-ci sont chefs de Guildes dans Ravnica, ville principale du Multivers hélas menacée. L'union perdure ainsi entre Kaya l'Assassin-Fantôme, Ral Zarek le savant et Vraska la dirigeante des opprimés, face à un complot global dans la ville par des croyants extrémistes.
Ils obtiennent des informations auprès de Jaya Ballard, Planeswalker légendaire âgée de milliers d'années. Celle-ci a affronté il y a longtemps leur ennemie commune : Marit Lage, entité cosmique inspirée par le Cthulhu de H.P. Lovecraft. Marit Lage est figée dans la glace et erre dans l'Espace, mais se dirige vers Ravnica car ses adorateurs ont piégé Jace Beleren, puissant télépathe et amant de Vraska. Marit Large est attirée par l'esprit de Beleren, et ne s'arrêtera pas avant d'avoir conquis tout ce qui l'entoure.
Le Planeswalker maléfique Tezzeret vient proposer une aide étrange et dangereuse, alors que la situation empire. Le trio héroïque réunit d'autres Planeswalkers pour une stratégie finale audacieuse, intense, dangereuse... et l'un d'entre eux ne s'en remettra pas !

On le comprend ici, Magic Volume Deux achève d'ores et déjà la saga entamée dans la première partie. C'est en soi une bonne chose, cela permet de ne pas trop perdre le lecteur dans des rebondissements constants.
Ici, le scénariste Jed McKay surfe sur les acquis du premier volume, en n'ayant plus à présenter ses personnages principaux et ses concepts. Il peut ainsi se concentrer sur Marit Lage, dont le nom a été le final « saisissant » du premier volume sans que le lecteur novice ne comprenne son importance. Cette faille est ici corrigée, avec une belle explication sur cette entité classique dans la cosmologie maléfique, mais efficace.
Une efficacité que l'on retrouve aussi sur la narration, la manière de raconter l'histoire. Celle-ci est fort classique, avec son lot de révélations, dialogues pédagogiques, flashbacks explicatifs et batailles déchirantes. Elle bénéficie d'une approche « simple mais juste », avec Jed McKay qui suit intelligemment une voie bien pavée par d'autres récits... mais qui fonctionne.

En soi, Magic Volume Deux confirme que l'auteur ne fait pas le choix de l'originalité dans sa manière d'écrire – mais ce n'est ni un drame, ni une gêne tant cela fonctionne, finalement.
De même, cela peut même être une force pour le lecteur novice, qui doit intégrer quantité d'éléments réguliers du riche univers Magic. Il peut ainsi se reposer sur une narration classique, qui lui permet de se concentrer sur les détails intenses du récit.

Ce dernier reste très référencé, mais le lecteur est moins perdu qu'au premier tome.
Déjà, comme évoqué, l'essentiel des piliers de l'univers sont connus, ou au moins familiers. Surtout, les références visent ici des personnages secondaires, plutôt que les concepts phares.
Ainsi, le trio principal s'allie à une dizaine de Planeswalkers qui ont de sacrés looks, et semblent avoir des historiques très riches – mais on les entrevoit à peine. Ils ne sont que de passage, et cela demeure quand même frustrant... mais moins que dans le premier volume.

La saga s'achève sur un final surprenant à développer, mais qui orientera sur une autre intrigue. Le lecteur a ici la satisfaction d'avoir la fin de ce qui a débuté dans le premier tome, avec des rebondissements et personnages classiques mais agréables à suivre.

Graphiquement, Ig Guara illustre l'essentiel du volume. Comme pour le premier tome, son style est plutôt agréable mais limité. Il y a quelques beaux visages, quelques bons détails, mais l'ensemble est trop irrégulier. Le trait, même, semble faillir au fil des numéros, peut-être par usure et fatigue.
Ce n'est jamais laid, mais cela ne brille que trop peu, et cela paraît encore un peu fade et limité.
French Carlomagno illustre les flashbacks centrés sur Jaya Ballard, dans une approche assez cartoon qui surprend. C'est bien de trancher entre les styles, et ce n'est pas non plus « mauvais » ; mais ce n'est guère enthousiasmant.

En bref

Magic Volume Deux achève efficacement la saga lancée dans le premier tome. L'ensemble reste très classique dans son intrigue, sa narration et ses personnages, mais demeure enrichi par l'intense univers Magic. Les références sont moins gênantes pour les novices, bien que les failles graphiques demeurent.

6
Positif

Une suite qui achève efficacement une première intrigue.

Des éléments généraux classiques agréables à retrouver.

Une fluidité dans l'approche de l'univers qui rend l'ensemble prenant.

Negatif

Toujours des références qui échappent aux novices.

Un graphisme irrégulier, et hélas trop pâle et terne.

Un classicisme sympathique mais qui rend l'ensemble quand même limité.

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