Un deuxième repas

Mauvaise nouvelle, la seconde intégrale de Tony Chu est vendu au prix de 45 euros, soit cinq de plus. Forcément, le prix du livre augmente en ce moment chez tous les éditeurs, Delcourt n'y réchappe pas. Pour autant, il faut rappeler ici que le tout fait 512 pages, et, qu'à ce prix-là, ça reste tout à fait correct, surtout lorsque l'on voit parfois les prix de base de ses concurrents. De plus, vous risqueriez véritablement de passer à côté d'une œuvre culte.

Franchement, je me régale de cette version gargantuesque. Déjà, par la qualité des cases imaginées par Rob Guillory. J'adore cette seconde lecture qui fait tout le charme de la série. On ne se lasse pas de voir le portrait de Robert Kirkman par exemple sur le mur du fond. D'ailleurs, ça va dans le sens de ses remerciements du début à certaines stars de l'industrie.

Et puis, il faut voir ses tronches. On est vraiment dans un univers très cartoon. Pourtant, comme on peut le voir dans certaines scènes, parfois la violence n'est jamais loin. Notre Tony Chu va l'apprendre à ses dépens avec un nouvel emploi qui résulte d'une bonne baisse en grade. En tout cas, tout ce sang passe mieux avec ces couleurs chatoyantes dans les yeux du lecteur... pour notre détective, je ne sais pas, par contre !

D'ailleurs, il va être mis de côté le temps de se rétablir, ce qui permettra de mettre en avant d'autres personnages. Je vous aperçois d'ici avec vos yeux tous ronds et cette expression figée. Oui, il s'agit d'un mécanisme bien connu des amateurs de comics, mais, dans un environnement comme Tony Chu, la qualité ne baisse pas d'un poil. Au contraire, c'est tout à son avantage de mettre en avant Olive Chu, par exemple, qui n'a pas la langue dans sa poche. Ses capacités hors du commun font que l'enquête est menée autrement, avec un collègue qui n'est pas non plus banal. Il me rappelle physiquement Samuel L. Jackson dans Pulp Fiction !

Cependant, on n'oublie pas les meilleurs partenaires actuels ou passés de Tony. À un moment, l'agent Colby sera sous les projecteurs. Celui-ci aussi nous montre également son nouvel équipier. Il a un certain mordant, puisque, c'est carrément un lion. Sur le coup, je me suis demandé ce que l'on allait faire de ça, et puis, John Layman nous le détourne à sa sauce maléfique. Plus c'est tordu, et, plus il y arrive. On adore ! Comme les fameuses scènes qui déroulent dans les lits de nos protagonistes. Un running gag comme je les aime.

512 pages de pur bonheur, pour les yeux, et pour le coeur. Tony Chu devrait être proposé en pharmarcie à côté des vitamines, tiens, car, le rythme élevé n'entame jamais sa qualité. Ce sont des aventures très agréables à suivre. On a l'impression d'être à la maison, mais, les pieds sur la table basse, les chips en prime. Encore une fois, on a un prix élevé, mais, cette fois-ci, vous en aurez véritablement pour votre argent. Allez, on appelle toute la famille pour Noël, vous avez peut-être trouvé votre plus gros cadeau !