Un 3e tome aussi merveilleux que les 2 précédents

Après 2 tomes fantastiques, la série ne pouvait se clore que sur un tome aussi merveilleux et réussi que ses prédécesseurs.

Josselin Billard a créé un univers fabuleux qu'il a éclairé par des dessins dans des tyles vériés au gré des contes dits par la Baba Mola. Le fond des contes de ce 3e tome est très souvent philosophique et toujours en relation avec la sagesse des âges anciens.

L'introduction aborde la question éternelle des êtres face au destin : "Si tout est écrit, sommes-nous vraiment responsables de nos actes?" Cela va permettre à la vieille taupe d'expliquer que personne n'est totalement bon ou mauvais en évoquant les enfants du chaos.

Le 1e conte, "Seigneur de la terre", est une histoire illustrée par un dessin sur chaque double page dans des tonalités marron pour accompagner un texte écrit un peu petit à mon goût. Cela raconte comment de jeunes Yikuks ont réussi à vaincre la créature qui les dévorait;

Le 2e conte, "Le fléau du nord", évoque via des images en pleine page accompagnées d'un texte les dommages causées par la haine. Cela semble être un hommage au roman "Moby Dick" d'Herman Melville via l'obsession du capitaine Mor'Quan vis-à-vis de Hémot, la créature gigantesque qui hantait les flots du Nord.

Le 3e conte, "L'insatiable démon Hurlune", évoque la folie de la colère d'un être rejeté par les autres. Encore une histoire illustrée par pleines pages avec une terrifiante créature ressemblant à un loup.

Vu son titre : "La voie du silence", le 4e conte est totalement muet et illustré dans des tons bistres. Mais un des enfants a compris le sens de l'histoire qui prône le dialogue plutôt que l'attaque envers ce que l'on ne connait pas.

Le 5e conte, "Péril de l'ordre volatil", raconte comment l'amitié d'une déesse et d'un oiseau a compromis l'équilibre du monde.

Le 6e conte, "La faim de l'ogre", raconte comment une jeune khogi a réussi avec l'aide des guerriers bers à vaincre la créature qui s'attaquait à leurs deux peuples. Le tout illustré dans des couleurs chaudes et un style graphique dépouillé.

Le 7e conte, "Le feu des abysses", est splendidement illustré d'abord sur fond noir par des dessins en blanc, bleu et doré. Dans le monde marin, une reine est bannie par son fils régicide et doit s'installer dans les abysses où nulle lumière ne parvient. Quand un héros parvient à la surface de l'eau, les graphismes deviennent rouge et blanc sur fond jaune. Dessins superbes dans les deux tonalités

Le 7e conte, "Les nuits de l'ombre", illustré en noir charbonneux sur fond gris avec quelques touches de blanc, parle d'une mystérieuse épidémie soignée par la lumière lunaire.

Le 8e conte, "Celui qui n'a pas choisi", parle des actes que l'on fait et de leurs conséquences en une illustration du proverbe "L'enfer est pavé de bonnes intentions". C'est celui dont j'ai le moins apprécié les illustrations au fond tramé et aux couleurs vives dans un style proche de livres enfantins.

En fin d'album, une chronologie des contes est donnée qui m'incité à relire le 3 tomes. Il y a aussi des rappels sur le généalogie divine et celles d'Ygg et de Kha, des rappels sur les lieux ou les personnages croisés.

Ayant participé au financement sur Ulule, j'ai également à ma disposition une carte du monde d'Hinim qui permet de situer où se déroulent les contes.

La fin d'une série destinée à devenir un mythe de la BD… et ma permis de découvrir Josselin Billard dont je suivrai attentivement les prochaines productions.