Le retour des automates vs les marionnettes

Même si je trouvais toujours la série fort sympathique, j'avoue que l'arc sur le Cirque avec Masaru et Shirogane n'était pas celui qui m'enthousiasmait le plus. J'ai donc été ravie quand, avec brio, l'auteur est revenu enfin aux racines de sa série : cette guerre entre marionnettes et automate ! Ah, l'action reprend de plus belle maintenant !

A l'image des jaquettes de Meian, qui lentement entreprennent une transition colorimétrique pour nous amener vers un nouveau pan de l'histoire, les chapitres de ce tome nous emmène petit à petit vers une nouvelle intrigue bien plus passionnante que celle du cirque de ces derniers tomes. Pas que je n'aime pas cet art auquel l'auteur rend si bien hommage, mais les petites histoires mettant en avant le talent de metteur en scène de Masaru et de marionnettistes de Shirogane au sein d'une troupe un peu fantoche n'était pas ce qui m'enthousiasmait le plus. En revanche, recroiser le destin d'autres marionnettistes dans un contexte de danger de vie ou de mort, là, ça me botte plus !

Fujita a en plus parfaitement assuré la transition, il nous fait passer de l'un à l'autre avec un certain humour et un art de la mise en scène propre à l'art qu'il met ici en avant, ce qui est très bien pensé. Puis par la suite, après un rythme un peu mollasson ici, il accélère brutalement et temps le fil sur lequel marche ses personnages, ce qui est passionnant !

J'ai été ravie de la surprise qui nous attend, pas si surprise que ça si on avait noté les indices glissés dans les tomes et chapitres précédents, mais j'ai été plus que contente d'avoir raison. Ainsi, ce fut un vrai bonheur d'avoir ses retrouvailles, et grâce à elle, de repartir dans l'intrigue opposant marionnettistes comme Shirogane à automates. L'auteur nous gâte dans ce tome en débroussaillant énormément le sujet. Il nous apprend tout ce qu'il y a à savoir sur les marionnettistes qu'on appelle en fait des Shirogane, sur leurs origines à l'aide d'un mélange entre une mystérieuse maladie et une mystérieuse eau en lien avec l'alchimie. Il nous révèle aussi pourquoi il y a ce conflit avec les automates, d'où ceux-ci viennent, comment ils peuvent être ainsi "vivants", etc. C'est très riche et pourtant asséné avec une belle fluidité grâce aux combats et péripéties qui ont lieu et qui permettent cette distillation d'infos.

On aurait pu croire que l'avalanche d'action qui nous attend aurait pu être trop après le calme plat de ces derniers temps, ce fut à l'inverse jouissif, l'auteur sachant toujours aussi bien mettre en scène ceux-ci pour qu'ils soient hyper fluides et percutants, avec une belle variété des gestes et donc en prime un ajout d'informations au fur et à mesure. On prend ainsi plaisir à retrouver cet univers tout feu tout flamme, drôle et intelligent à la fois, mais également touchant, comme cela avait été le cas lorsque Masaru était en danger. Il y a la même ambiance un peu misérable à la "Rémy sans famille" qui vient se greffer ici avec les antagonistes qui s'en prennent à une école et le héros qui vient les combattre qui le fait à l'aide de grands sentiments qui ressurgissent chez lui. C'est excellent !

En prime, on découvre des petits nouveaux : un shirogane français, Guy, et ses maîtres en marionnettisme, des personnages que l'on va suivre désormais en parallèle de Masaru et sa Shirogane. On croise de nouvelles marionnettes, de nouveaux automates et le tout se déroule dans un nouveau lieu parfait pour nous : le France. Quel clin d'oeil amusant pour nous lecteurs de ce pays. C'est un changement de paradigme vraiment bienvenu.