Grim Reaper en action !
Chaque nouvelle fournée de tomes de Karakuri est attendue comme le messie par les fans et à raison car chaque nouvelle incursion dans cet univers est décapant et éprouvant ! Une grande série !
Je suis tellement contente que Meian ait su redonner sa chance et son lustre à cette série qui avait eu un raté autrefois. Cela aurait été vraiment dommage de ne pas connaître ce grand nom du shonen et de ne pas assister au spectacle incroyable imaginé par son auteur.
Avec ce 17e tome double s'achève la plongée dans le passé de l'univers de Karakuri et les révélations sur ce qui était arrivé à Yin, Jin, Angelina, Shogi et Eleonore, le tout à travers les yeux du jeune Masaru. Ce fut puissant, ce fut chamboulant, ce fut émouvant, ce fut dramatique. L'auteur a parfaitement orchestré tout cela, mélangeant des fils d'intrigue tel un marionnettiste hors pair pour nous présenter un spectacle de haut vol où la tragédie est partout mais l'émotion aussi. Chaque nouvelle révélation nous a été assenée avec force et impact pour bien rester dans notre mémoire et cela a fonctionné. Impossible de rester de marbre face à cette tragédie humaine à la Dante.
Mais ne croyez pas que ce tome n'est que plongée dans le passé et révélations, cela bouge aussi énormément dans le présent, car l'auteur met en scène tout ce maelstrom d'émotion autour d'une querelle d'héritage très philosophique, dans un schéma bourré d'action. LE grand antagoniste de l'histoire se révèle ici, tombe le masque et passe à l'action, ce qui donne lieu à un combat magistral entre lui et notre jeune héros. L'auteur y mélange art martiaux, arts du cirque et mécanique comme on a rarement vu ça. C'est diablement original et tellement vif, mais aussi plein de sens sur notre rapport aux autres qu'on pourrait démonter en un rien de temps d'un mot, comme Masaru avec ses outils ! Ce dernier a bien grandi, ce n'est plus le petit garçon pleurnichard des débuts, son courage, déjà présent, a pris de l'ampleur et ce n'est que lui qu'on voit désormais avec son grand coeur, quand il se lance dans les combats.
Les bons sentiments sont définitivement au coeur de cette histoire remplie de nuances. Même les personnages les plus sombres ont un coeur, des sentiments et des déceptions qui ont ravagé ceux-ci et les ont fait dévier. Impossible ainsi de vraiment en vouloir à personne, on les plaint plutôt. Le grand antagoniste est juste une personne qui a vrillé après la déception de trop. Les gentils de l'histoire ont parfois aussi commis des actes terribles pour défendre leurs idéaux. Tout est très bien nuancé ici pour montrer les richesses et les surprises que réservent l'âme humaine. Il y a eu de très beaux pics d'émotion ici avec des retrouvailles et des au revoir déchirants. Chapeau à l'auteur pour ces mises en scène à chaque fois sobres et émouvantes. On n'a pas fini de vivre encore de riches et vives émotions avec nos héros dans le nouvel arc qui s'annonce suite au défi qui est lancé en fin de tome. Une nouvelle ère à fort potentiel s'offre à nous.
En bref
Nouveau tome charnière pour le jeune Masaru, l'auteur y déploie tout son talent de marionnettiste pour relier des fils d'intrigues disparates mais qui font tellement sens désormais, le tout autour de cet antagoniste insaisissable qui révèle enfin toute sa noirceur nuancée de tragédie humaine. C'était puissant, c'était déchirant. J'ai adoré le sens du combat physique, psychique et philosophique du mangaka ici. Je suis émerveillée de la transformation progressive des personnages dans cette histoire et je n'ai qu'une envie continuer à suivre leur évolution dans ce monde bien complexe et terriblement humain.
Positif
Une dernière plongée dans l'enfer des souvenirs
L'entrée en action de THE antagoniste
Les nuances sublimes sur l'ensemble des personnages bons et mauvais
Un combat de dingue à suivre
Une mise en scène formidable d'inventivité
Les nouvelles marionnettes et le nouveau Masaru
La promesse d'un nouvel arc encore très puissant
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