Un nouveau Magical Girl pas comme les autres !

Biberonnée aux magical girls des années 80-90, je ne dis jamais non quand on m'en propose un nouveau, même à près de 40 ans ! Il se dégage une fraîcheur enthousiasmante de ses titres qui fait que ça me donne toujours la pêche, mais ici quelque chose est différent. 

Premier tome de la première série de cette vaste saga autour des Puella Magi qui se décline au moins en 6 autres séries !, cette introduction fut des plus singulières. Avec sa couverture et son trait pétillant et très lolita, je m'attendais à avoir un Magical girl entraînant comme les autres. Cependant dès le début, j'ai senti quelque chose d'étrange.

Tous les codes du genre sont pourtant repris. L'histoire débute avec une collégienne lambda, Madoku Kaname, qui vit un quotidien banal avec ses amies et sa famille, jusqu'au jour où une étrange élève taciturne rejoint sa classe et lui fait découvrir l'envers du décor. Elle se retrouve classiquement embarquée dans un monde fantastique parallèle au nôtre où des créatures issues de nos sombres pensées s'en prennent à nous dans les coins sombres. Pour lutter contre elles, une mystérieuse mascotte transforme des jeunes filles en guerrières : les Puella Magi, en leur offrant de réaliser un voeu en contre-partie.

Cependant là où ça tranche, c'est que ce n'est pas aussi entraînant que dans bien des Magical girls. On sent d'abord nos héroïnes hésitantes. Puis celle qui devrait leur servir de modèle, n'en est pas vraiment un et ne les encourage pas vraiment à la rejoindre. C'est très étrange. On ressent un malaise sans vraiment réussir à mettre le doigts dessus. Le titre oscille ainsi entre moments tout mignon où nos héroïnes se retrouvent et discutent, rêvent comme des collégiennes de leur âge, réfléchissent à leur costume de justicière, etc ; et d'autres moments où il faut se battre contre ses sombres créatures mais où le combat n'est pas seulement contre elles mais aussi contre soi-même et entre elles.

Cette ambivalence se retrouve très bien dans le dessin, entraînant et pétillant lui aussi parfois, plus sombre et un peu glauque à d'autres moments. J'ai un peu de mal avec l'esthétique très loli du titre, mais je reconnais que les auteurs n'en abusent pas pour faire du fan service, donc ça me plaît. J'aime assez en revanche la gestion des trames et des dessins des créatures qui font bien sentir le malaise de cette menace qui pèse.