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Critique de Radiant Black #2

par Ben-Wawe le lun. 6 mars 2023 Staff

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Une suite plus musclée et intense, qui creuse intelligemment une mythologie riche de références bien réutilisées

Quelques mois après la sortie d’un très bon premier tome (cliquer ici pour la critique), Delcourt Comics propose la suite de Radiant Black par Kyle Higgins et Marcelo Costa, même s’ils sont ici aidés par plusieurs camarades.
Cette série est lancée en Amérique en 2021 par Image Comics, et bénéficie d’un succès grandissant. Ce dernier vient de références assumées à l’imaginaire de Power Rangers… mais aussi, tout simplement, d’un récit très agréable à suivre et fort prenant !

Le premier tome nous présentait ainsi Nathan Burnett, écrivain raté obligé de revenir chez ses parents et dans sa ville natale pour fuir des dettes. Il y retrouve son ami d’enfance Marshall, geek sympathique mais qui stagne en loueur de DVD.
Nathan est cependant transformé en touchant un mini trou noir, qui lui offre un costume et des super-pouvoirs ! Il devient Radiant Black, pour le mot qui « revient » constamment dans son esprit, et la couleur de la combinaison qui se forme sur simple pensée.
Nathan tente de bien faire – mais il engage un affrontement avec une femme dotée d’un costume similaire, de couleur rouge ! La bagarre est terrible, Nathan est gravement blessé et dans le coma. Marshall récupère le costume, retrouve Radiant Red pour se venger mais… leur combat est stoppé, quand un Radiant Yellow et une Radiant Pink débarquent ! Poursuivis par un être animé de mauvaises intentions envers eux tous…
Un début intense, donc, et très prenant. Un vrai défi pour sa suite, qui doit suivre ce rythme dynamique et plonger plus loin pour garder l’intérêt du lecteur.

Alors, de quoi parle ici Radiant Black Tome 2 : Faire équipe ?
Si le premier tome se terminait sur un épisode solo sur Radiant Red, que l’on découvrait être Satomi, une femme obligée de mal agir pour couvrir les mauvaises décisions de son conjoint, la suite reprend lors de la réunion des Radiants. Tous conviennent de suspendre l’affrontement, pour fuir cet être qui les considère comme des anomalies inacceptables, à anéantir immédiatement même s’il agit sur ordre d’une autorité qu’il n’a pas toujours servie.
Ils s’échappent grâce au pouvoir de téléportation de Radiant Pink, mais celle-ci amène Marshall et elle dans… une bataille spatiale, à haut degré cosmique ! Ils reviennent sur Terre, continuent de fuir mais l’entité qui donne ses pouvoirs à Radiant Black lui permet de vaincre l’ennemi dans un duel final terrible.
Une bonne chose, mais Marshall ne veut pas s’arrêter là. Il entend ramener Nathan, lui redonner conscience même si les médecins considèrent qu’il est temps de le débrancher…

On le comprend, le rythme de la série ne redescend pas dans ce deuxième tome !
Même si l’essentiel des épisodes se concentre dans l’affrontement entre les Radiants et leur ennemi, avec surtout des rencontres et caractérisations pour chacun, Kyle Higgins continue d’aller vite et de donner beaucoup à ses lecteurs.
Le remplacement de Nathan par Marshall est désormais intégré, et le lecteur peut apprécier ce Radiant Black plus « brutal », plus direct, plus incisif aussi que le précédent. Cela permet d’avoir des réactions plus sèches vis-à-vis des autres, mais aussi une facilité dans l’acceptation des événements.
Clairement, le côté geek de Marshall lui fait intégrer plus aisément les nouveaux challenges qui s’offrent à lui, alors qu’un Nathan aurait été sûrement plus en difficulté dans l’action débridée.

En outre, Kyle Higgins intègre avec intelligence de nouveaux personnages. Satomi, la Radiant Red, est plus en retrait ici, afin de mettre en avant la Radiant Pink (Eva, jeune streameuse dépassée mais très drôle, qui bénéficie d’un touchant numéro solo) et le Radiant Yellow (Wendall George, quadra voire quinqua plus posé mais encore mystérieux).
L’on voit aussi beaucoup de l’adversaire, qui semble initialement un « bête » méchant envoyé ici pour détruire, mais que l’on retrouve quand Marshall doit pénétrer dans le Radiant (« L’Existence ») afin de ramener Nathan.
Cela permet à Kyle Higgins de nourrir sa saga, de la diversifier, mais aussi de la rendre plus attractive. Oui, le parallèle avec les Power Rangers demeure évident, par les couleurs et la mythologie. Mais le fait que l’ennemi passe de « simple » opposant classique de la franchise de Saban à une sorte de guide ni bon ni mauvais est surprenant, et agréable. Cela apporte beaucoup à l’ensemble, pour relativiser le propos et le rendre plus profond.

Surtout, le scénariste déploie clairement son univers, en confrontant les personnages à de futurs défis qui semblent terribles, mais conserve un récit à hauteur d’homme.
L’on ne fait que suivre Marshall, l’on ne va jamais plus loin que sa compréhension. Il manque des clés, mais cela rend le personnage attachant, surtout dans le terrible bilan personnel qu’il doit former pour espérer ramener Nathan.
D’ailleurs, il est très intéressant de voir l’évolution de ces deux personnages, avec un basculement brutal entre le héros et l’assistant. Le lecteur peut être très curieux de la suite, et notamment du futur comportement d’un Nathan guère tiré d’affaire.

Enfin, un mot sur les épisodes onze et douze, mais aussi les annexes.
L’épisode onze est scénarisé par Joe Clark, et montre les difficultés de Marshall à son retour du Radiant. C’est drôle, assez fun, avec une nouvelle alliance avec Radiant Pink pour stopper Doppler, une super-vilaine. La preuve que l’univers devient plus étrange, même sans Radiant. Honnêtement, la lecture ne laisse pas ressentir un changement d’auteur, tant l’ombre de Kyle Higgins demeure présente.
L’épisode douze est écrit par Meghan Camarena, qui livre un très bon portrait de la Radiant Pink, avec même un peu d’éléments sur le Radiant Yellow. Un beau moment humain, et lui aussi assez drôle.
Enfin, Riley Trella, Melissa Flores et John Roy s’alternent pour livrer des récits en annexe, fort humoristiques. L’on y retrouve Marshall dans son quotidien de loueur de DVD… et assistant social de ses clients. C’est acide, piquant, mais fort drôle et bien vu.

Graphiquement, le titre continue d’être très agréable à l’œil.
Marcelo Costa réalise l’essentiel des épisodes, dans son style clair et très efficace. S’il n’est pas le plus détaillé dans les décors, ceux-ci demeurent présents et il livre de formidables planches, notamment durant les combats et la bataille cosmique. Ses personnages sont jolis, et ses dessins sont tout simplement beaux et fluides.
Eduardo Ferigato vient le suppléer pour un épisode, dans un style très proche mais plus tranché. Cela reste fort efficace. French Carlomagno dessine élégamment l’épisode sur la Radiant Pink, dans une approche plus directe mais efficace.
Le même Eduardo Ferigato intervient pour les annexes, avec Joe Hunter, Danilo Beyruth et Breno Tamura. Des styles assez fonctionnels, qui servent ces petits moments humoristiques.

En bref

Le deuxième tome de Radiant Black réussit le défi de faire aussi bien que la première partie… et va même plus loin ! Sans la surprise du basculement de héros, le récit multiplie les nouvelles idées, les surprises et les rebondissements intenses. L’apparition de nouveaux Radiants amène un plus véritable, et l’ensemble demeure très prenant et dynamique, avec de l’émotion, de l’humour et de beaux dessins, en plus de références assumées et dirigées. Que demander de plus !

8
Positif

Un récit très riche, très dynamique, très prenant et très joli.

Des personnages bien écrits et bien menés, que cela soit les Radiants, l’ennemi ou le surprenant duo Marshall / Nathan.

Des références claires aux Power Rangers, mais assumées, digérées, transformées ; sans les détourner, pour aller plus loin.

Negatif

Beaucoup, beaucoup d’action ici pour moins de temps mort : ce n’est pas grave, mais les premiers épisodes se lisent vite.

La mise en retrait de la Radiant Red, dont le numéro solo était cependant très touchant.

L’envie de lire la suite dès maintenant !

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