Triangle amoureux de tous les dangers

Si comme moi vous avez aimé le ton déjanté et décalé des débuts de cette saga rocambolesque sur des yakuzas d'un nouveau genre, nul doute que vous apprécierez cette suite qui va encore plus loin tout en développant aussi bien les personnages que leurs clans. Un petit régal.

Alors il faut clairement accepter que la série est du grand n'importe quoi, qu'on va avoir une héroïne qui passe de nunuche à badass, que le héros est un grand malade et que les yakuzas sont en carton patte malgré leurs dehors effrayants, mais une fois fait, c'est du pur bonheur. Qu'est-ce que c'est drôle de les voir dans leur relation chien-chat épidermique que Yoshino. Que c'est bandant de voir ce Kirishima de plus en plus skizo et barré. Et en plus, d'avoir une autrice qui gère bien sa narration et son rythme, se permettant de jouer avec délice sur les tropes des comédies romantiques dans une ambiance aussi cradingue. Qu'est-ce que je rigole !

L'ambiance parodie de film de yakuzas fonctionne d'autant plus bien ici qu'on nous ajoute enfin des intrigues autour d'eux qui vont au-delà des simples fiançailles de ces héritiers. Entre héritière d'un autre clan qui disparaît, trafic, lutte d'influences entre eux, rencontres aux sommets, agendas cachés, il y a de quoi faire. Qu'on ne s'y trompe pas, même si ça a l'air sombre, rien n'est pourtant jamais sérieux, du moins au peine à le ressentir ainsi tant tout est loufoque, décalé, et pourtant la tension fonctionne paradoxalement. Quand on nous parle du terrible passé de Kirishima et de ce qu'il a commis avant d'arriver là, on tremble, malgré le côté complètement surréaliste de la chose. C'est classique mais bien amené, bien écrit, pour faire monter tension et curiosité.

De la même façon, l'arrivée d'un troisième larron pour augmenter la tension entre Kirishima et Yoshino en tant que couple est classique, mais ça fonctionne dans le sens où permet de relancer la dynamique et de la faire évoluer. On sourit devant les attitudes de Yoshino, la loubarde, qui n'ont rien à faire avec celle de la douce petite fille des débuts. On s'interroge sur qui est ce Shoma pour elle et vice versa. On sourit à nouveau devant la réaction de jalousie froide de Kirishima le psycho. Et on se demande sur quoi ça va déboucher. Derrière cette couche de déjà vu, cela reste surprenant parce qu'on a en parallèle un couple qui n'en est pas un. Kirishima a beau proclamer ses sentiments, ça ne touche pas Yoshino et cela ne l'empêche pas, en plus, de continuer à avoir plein de maîtresses, ce qu'il confesse sans problème, ce qui est singulier vous l'avouez.

Tout est à l'aune de cela donc. Dur dur de prendre quoi que ce soit au sérieux. Pourtant une atmosphère sombre règne jusque dans les dessins où Kirishima est vraiment flippant quand il entre en action et jusque dans la narration où les révélations sur les mouvements des clans interpellent tout de même. Mais on reste dans de la pure parodie et du coup, ça se dévore, ça se savoure, ça met de bonne humeur.