Flashback...

En juillet 1997 (date de couverture), pratiquement tous les comics Marvel ont fait une pause, le temps d'un retour vers le passé pour l'initiative Flashback. Certaines histoires racontées pouvaient être anecdotiques tout en proposant un divertissant voyage nostalgique tandis que d'autres révélaient des détails du passé pour enrichir les intrigues en cours. Le numéro - 1 des X-Men (ou Minus 1) est signé par l'équipe créative du moment, le scénariste Scott Lobdell et le regretté dessinateur Carlos Pacheco, parti trop tôt.

La couverture de X-Men -1 peut faire penser à un récit tourné vers l'action mais en fait le ton est ici plus intimiste. Après une amusante introduction par Stan Lee (hôte de ces flashbacks) dans laquelle Carlos Pacheco s'est lui-même mis en scène, Scott Lobdell livre un portrait croisé de Charles Xavier et de Magneto à un moment charnière de leur existence.  Xavier est de retour chez lui après le combat contre Lucifer qui lui a coûté l'usage de ses jambes. Amelia Voght, l'infirmière qui est tombée amoureuse de lui et qui est aussi une mutante, est à ses côtés. Amelia est un personnage ajouté rétroactivement et on voit bien qu'elle a ses doutes sur le rêve de Xavier...

Pendant ce temps, Magneto est en pleine construction de son Astéroïde M, sous les yeux de Pietro et Wanda, les jeunes mutants sauvés d'une foule en colère. Leurs liens familiaux n'avaient pas encore été dévoilés mais les relations entre le Maître du Magnétisme et le futur Vif-Argent étaient déjà tendues. Ces cinq protagonistes se retrouvent ensuite dans l'un des pires endroits de la planète...le camp d'Auschwitz. En quelques cases, le scénariste et le dessinateur savent retranscrire l'atmosphère pesante et hantée de ces lieux qui ont changé Erik Lehnsherr à jamais. 

Les deux anciens amis exposent une nouvelle fois leurs points de vue sur le chemin qu'ils ont respectivement choisi...mais c'est un dialogue de sourd. À ce moment précis de sa vie, Magneto était sur le chemin de la guerre et rien ne pouvait le faire changer d'avis. L'épisode se referme sur un détail fort, symbolique, qui apporte une touche d'émotion bienvenue, sans en faire trop...et qui montre bien que les révélations successives ont fait de Magneto un personnage plus intéressant que lors de ses premières apparitions dans les années 60...