Quand de beaux rêves cachent de sales cauchemars
Chaque année ou presque, Ki-Oon nous propose sa création originale avec des artistes merveilleux qu'ils savent débaucher pour nous faire découvrir des univers variés mais toujours soignés et de qualité. Cette année après, Beyond the Clouds désormais terminé, ils repartent dans un univers jeunesse onirique et cauchemardesque très marqué avec Zilo et son DreaMaker, un belle réussite chez moi.
Avec sa couverture très pop aux allures un peu onirico-steampunk, DreaMaker avait de suite retenu mon attention, de même qu'avec son titre jeu de mot qui m'avait bien plu. Même si je ne suis qu'en partie le public désigné, je sentais que nous allions avoir des affinités. Ce fut totalement le cas ! Bien que très orienté jeunesse, le titre m'a totalement parlé, que ce soit pour ses thématiques, sa dynamique ou, surtout, son univers graphique.
Zilo nous embarque littéralement dans un monde fantastique où les êtres humains ont perdu la capacité de rêver. Seule solution pour eux : acheter des rêves. Les cauchemars, eux, nous le découvrirons, continuent de rythmer leur quotidien, malgré les allures presque utopiques du monde où ils évoluent désormais. C'est sous cet angle classique d'utopie - dystopie, de rêve - cauchemars que nous emmène l'auteur mais il le fait avec beaucoup de talent.
Oeuvre jeunesse oblige, il insuffle une très belle dynamique et énergie à son titre dès les premières pages avec un héros qui rappellera bien des personnages de shonen avec son petit air de Goku qui saute et grimpe partout et de Naruto avec le background familial tout pourri qu'il se trimbale et l'ami qu'il va se faire. C'est simple, on est littéralement plongé dans le feu de l'action dès les premières pages et on ne peut que se sentir entraîné dans la magie et la noirceur du récit ensuite.
L'auteur nous emmène à la rencontre des désirs secrets de Kiio, avec la vie toute pourrie qu'il a, il aimerait bien devenir DreaMaker pour y insuffler de la joie et du bonheur. Il va ainsi faire la rencontre du petit fil de l'un des maître du genre, ce qui donnera une scène aux allures de Sasuke x Naruto lol Mais ce dernier, Akira, est une patte avec le coeur sur la main et jouera plus les mères de substitution pour notre héros qui en a bien besoin.
Car derrière les allures de joliesse de cet univers où cela semble si facile de pouvoir être heureux grâce aux rêves qu'on achète, bien des noirceurs se cachent. Et c'est dans la représentation de celles-ci que j'ai trouvé mon bonheur justement. J'ai trouvé très fort et poignant la manière de Zilo d'amener tout cela. Elle se place littéralement du côté des enfants qui peuvent avoir énormément de mal à verbaliser les sévices qu'ils subissent à la maison. Ici, elle traduit cela par de véritables figures de cauchemars mise en scène à la manière de cauchemars fantastiques dans un trait à la fois rond et horrifique des plus saisissants que j'ai adoré. Tant de poésie pour évoquer une chose aussi moche, sale et violente, il fallait le faire.
En bref
C'est pourquoi même si DreaMaker est fort classique dans le genre, j'ai eu un petit coup de coeur lors de certaines scènes où j'ai trouvé que Zilo faisait preuve d'un rare talent pour évoquer les violences infantiles et insuffler de l'espoir à ses enfants à qui on essaie de l'enlever. Véritable ode à la puissance des rêves face aux cauchemars de la vie réelle, à l'amitié voulue face à la famille non choisie, DreaMaker a su me communiquer son souffle et ses espoirs. J'ai hâte de voir Kiio totalement libérer de ses chaînes pour découvrir tous les rêves qu'il pourra réaliser.
Positif
Un esprit jeunesse qui donne un vrai souffle
Des héros vite attachants
Une représentation magnifique des violences intra-familiales pour oser en parler
Un titre plein d'espoir
Negatif
De nombreux emprunts / clin d'oeil à des shonen connus
Un univers un peu lisse et facile, se cachant derrière ses beaux dessins
Laissez un commentaire
Commentaires (0)