L'arrivée de l'exorciste cinéphile

Ender Geister est une petite nouveauté du manga exorciste que je vous recommande chaudement pour son ton décalé et cinéphile, pour son héros charismatique et cool et pour son petit univers soigneusement dessiné par Takashi Yomoyama dont le style horrifique n'est pas sans rappeler l'efficacité d'un Hiroya Oku...

C'est un bon moment de lecture que nous offre ce premier tome qui ne cherche pas à nous noyer dans une introduction trop longue. Le pitch est simple : des esprits maléfiques peuplent la terre, des exorcistes sont là pour les réduire à néant non pas à coups de prières libératrices mais plutôt armes à feu et sang-froid. Takashi Yomoyama semble savoir que l'exorcist-manga est déjà bien représenté, du coup le dessinateur ne s'embarrasse pas de détailler les bases d'une intrigue et préfère confronter directement son lecteur avec l'ambulante menace que représente les maudits esprits.

Ainsi, ce premier tome s'ouvre directement sur un cours prologue en Afrique du Sud où un homme possédé est en train de massacrer des guerilleros jusqu'à ce qu'une exorciste vienne calmer ses ardeurs mais pas seulement... Elle lui laisse le choix de mourir ou de devenir un apprenti exorciste...

Quelques années plus tard, à Francfort, nous retrouvons ce jeune homme du nom de Michael. Il n'est plus possédé mais il est juste obsédé par le cinéma, un bel hobbit à côté de son job d'exorciste pour lequel il est devenu une valeur sûre.

C'est sur un rythme endiablé et remarquablement découpé que nous suivons l'entrainement matinal de Michael avant qu'il soit dépêché vers une mission dans un petit village massacré par un ogre. Plus tard, Michael sera dépêché au Japon où une force malfaisante a provoqué l'irruption de nombreux démons.

Ender Geister -L'ultime exorciste nous régale par son entrée en matière brutale où le massacre des esprits et des pauvres victimes humaine va de pair avec un ton résolument badass et surtout très cinéphile. Ce premier tome est parsemé de nombreuses références directes ou indirectes au cinéma que ce soit par la passion assumé du héros qui se fait d'ailleurs appelé Akira Kurosawa au Japon où par les nombreuses scènes qui rappellent des films comme Ca ou encore La créature du lac noir. Pour détailler un peu plus cet aspect, on suivra notamment l'entrainement matinal du héros sur fond de film en vidéo projection et on aura également droit en fin de volume à une reprise de la recette du quarter pounder with cheese made in Pulp Fiction.

Ce manga s'annonce comme un petit plaisir pour les amateurs et amatrices de ciné qui s'amuseront à débloquer toutes les références du septième art, un art pour lequel le mangaka s'inspire aussi dans sa dramaturgie.

On distingue en effet aucune confusion dans le découpage de l'action. Le manga est parfaitement lisible dans sa narration, Yomomaya n'alourdit jamais inutilement ses planches avec une profusion d'effets et un surplus de cases. Les personnages sont aussi charismatiques à commencer par notre curieux héros , assez badass  bien qu'un peu trop froid et détaché par moment, surtout face aux importantes scènes de massacres. On retiendra aussi le chef tokyoïtes des exorcistes qui adore se comparer à Clint Eastwood et qui apporte une touche d'humour absurde au titre.