Une réelle complicité au détriment d'une enquête un peu délaissée.

Toujours déterminé à protéger le jeune Al et à prouver son innocence, l'inspecteur Ellis propose à l'étudiant de l'héberger en échange de quelques menues tâches ménagères.C'est l'occasion pour ce duo de nouer une réelle complicité tout en poursuivant l'enquête mais cette dernière est ralentie par le tenace et opiniâtre inspecteur Grant persuadé de la culpabilité d'Al ...

Dans ce tome, L'alchimie entre les personnages est plus forte que jamais à travers des échanges  qui jongle adroitement entre humour et émotions. Ellis se confie à l'étudiant au sujet de l'affaire qui a chamboulé sa vie tandis que ce dernier, hanté par le possible secret de ses origines, devient plus vulnérable. Nous en savons également plus sur la relation entre l'inspecteur Ellis et l'inspectrice Yuki, une relation respectueuse qui a su dépasser le racisme ambiant du commissariat londonien.

En effet, ce second tome confirme que Lost Lad London est moins une enquête criminelle qu'un titre plus engagé centré sur des thèmes sociaux d'importances comme le souligne le passé de Yuki qui s'est fait défendre par un Ellis plus jeune face au quolibet raciste de ses collègues ou encore la relation conflictuelle qui oppose Ellis à l'inspecteur Grant. Les origines de Al sont également au coeur de cette enquête qui enferme le jeune homme dans une bulle de solitude comme en témoigne sa poignante discussion avec l'avatar d'Idris Elba. 

A contrario, l'enquête en elle-même s'amenuise et nous nous rendons compte que la mangaka Shima Shinya n'a pas eu à cœur de poser l'intrigue criminelle au premier plan. De fait, l'ombre du véritable assassin est perceptible dans ce tome et si l'identité du criminel supposé est bien avérée dans le troisième opus, alors nul doute que nous aurons eu à faire à une enquête un peu faiblarde au bout du compte....

Mais cela n'empêche pas la mangaka de distiller une bonne petite ambiance noire qui peut rappeler quelques séquences de suspense Hitchkokien comme le passage de la perquisition qui nous fait retenir notre souffle. On prêtera toute notre attention au cadrage soigné dont fait preuve la mangaka.... Dommage que la résolution de ces moments de suspense soit tentée par un humour trop appuyé ( cf l'arme du crime) qui gâche un peu le souffle nerveux du titre. Encore une fois, Lost Lad London est une série qui préfère se recentrer sur la complicité entre les personnages et qui soulève par la même occasion des thèmes sociaux cher à Shima Shinya au détriment d'une enquête qui avance peu, voir pas du tout avec un tueur qui ne se manifeste pas davantage...

C'est un peu dommage et tout cela laisse prévoir une résolution douce et sans surprises pour le troisième et dernier tome.