Monsieur l’humanité

On connaît le père d’Alexandre Dumas, dont il question, essentiellement par le récit de son fils. Un récit rabelaisien, avec quelques exagérations qui ajoutent à la truculence du personnage. Alex père est un « Américain » c’est-à-dire, en ce temps-là, en France, un homme noir, métis le concernant, fils d’un père noble et d’une esclave. Un homme entier, courageux, fidèle aux idéaux premiers de la révolution ; Des idéaux perdus avec la répression sanglante des vendéens, environ trente mille exécutions avec et sans procès à la guillotine et un petit caporal épris de puissance et de gloire se voyant empereur. Alex Dumas essaie de tracer sa route, sans compromission, dans cette période sanglante complexe, un des tournants de l’histoire de France. Son intégrité, son franc parlé, sa gloire sur les champs de batailles, lui attire évidemment l’animosité de Bonaparte, à qui il pourrait faire de l’ombre.

J’apprécie le dessin, à la hauteur d’un conte rocambolesque sur ce Gargantua de la vie. Pas de recherche de précision à tout prix, plutôt une restitution pleine de joie, de folie, de fureur aussi, à l’image du personnage. Les couleurs sont tranchées, les visages laissent transparaître leurs émotions, les cases vivent, dans les combats dantesques, aussi bien que dans les premiers pas d’une enfant. Un moment de lecture plein et palpitant.

Avec ce deuxième tome le lecteur poursuite la vie héroïque et dramatique d’un héros méconnu de la révolution française, métis courageux, révolutionnaire idéaliste, et père d’Alexandre Dumas.