Quand la révolte gronde !

Continuant à prendre un tournant inattendu par rapport à mes attendus au départ, Baltzar me surprend et m'enrichit, me permettant de découvrir dans une histoire certes fictive la vie de troupes militaires dans l'Europe du XIXe.

Dans une certaine logique avec ce que le premier tome avait préparé, Nakajima Michitsune met les jeunes élèves de son académie à l'épreuve dans ce tome. Histoire plus politique qu'on aurait pu le croire, elle nous présente les turbulences d'une société en plein changement au sein d'un pays qui en a assez de subir le poids de l'Empire d'à côté. Sauf que si l'intention est bonne du côté de l'auteur, son discours est assez fouillis pour ne pas dire trouble. Il correspond à une certaine agitation qui remue les populations mais ce n'est pas toujours simple, ni agréable, de suivre l'ensemble de ces mouvements pour le lecteur, surtout si comme moi il était venu chercher un bête titre militaire avec bataille à la clé ^^! Alors je dis oui pour la dimension politique et sociétale qui s'ajoute, mais je vote pour une narration plus fluide et directe.

En effet, l'auteur s'amuse à faire effet de manche sur effet de manche dans ce tome, quitte à alourdir son propos et les aventures de son héros instructeur. Il nous plonge d'abord dans une agitation populaire sur fond de nationalisme pour résister au pays voisin, pour favoriser les produits locaux et pour tenter de rattraper un certain retard technologique. Pendant ce temps bien sûr, d'autres en sous-main mijotent quelque chose et comptent bien profiter de la situation pour la rendre encore plus explosive. Baltzar qui a déjà vécu cela en est le spectateur involontaire et c'est là que ça se corse. L'auteur lui invite un passé trouble de dénonciateur involontaire pour sauver son pays et ses amis. Il en fait un héros qui a tout du anti-héros mais qui aurait le génie de diminuer les pertes lors de telles situations. J'ai trouvé que c'était un peu exagéré et que ça manquait cruellement de finesse. Je n'arrive pas à m'attacher à ce personnage...

Heureusement, il y a la vie du bataillon ou plutôt des jeunes de l'Académie dont le quotidien continue de m'intéresser. J'aime découvrir comment ils vivaient et les pages bonus en fin de tome sont des mines d'informations pour cela. J'aime aussi quand ils entrent en action et qu'on nous montre l'absurdité avec laquelle des gradés utilisent à mauvais escient des troupes mal formées. La critique est là et bien là. En revanche, avait-on besoin d'ajouter une femme infiltrée dans cette troupe ? C'est d'un cliché et d'une inutilité totale vu le contexte. On a le droit, vu le cadre pesudo historique, de ne pas avoir de femme. Ce n'est pas une tare, même si certains pseudo bien-pensants veulent en mettre partout pour plus de représentativité. Ici, ça n'a aucun intérêt.

Reste les mouvements de ces hommes (et femme donc) qui enrichissent vraiment la série en la faisant sortir des murs de l'Académie. Voir les hommes agir en contexte aussi vite est une bonne leçon pour chacun et apporte un vrai dynamisme à l'histoire qui était un peu trop théorique jusqu'à présent. C'est aussi un bon prétexte pour donner un peu plus de vie au héros en revenant sur son passé afin de découvrir qui il est vraiment. Si la forme est à discuter, les intentions sont bonnes.