Un album entre anticipation et chronique familiale

Dans un futur pas trop éloigné (2055), une grande partie des objets du quotidien possèdent des voix leur permettant d'interagir avec les humains. La réalité virtuelle règne dans tous les jeux vidéo. Mais certains geeks deviennent tellement accros qu'ils disparaissent en coupant totalement les ponts avec leurs anciennes vies en rejoignant au Japon un groupe qui considère les "voix" comme égales aux humains. Un psychiatre les nomme les "icebergs".

Paul Rey a écrit un livre qui est plutôt effrayant avec la vision du futur qu'il nous propose. La rupture de certains geeks avec le monde réel est déjà connue de nos jours mais elle est ici poussée au maximum. J'ai trouvé ce scénario intéressant malgré sa vision plutôt pessimiste, mais j'avoue que le côté famille dysfonctionnelle est un peu de trop et alourdit un peu le récit.

Mon autre problème est que je n'ai vraiment aimé les graphismes de l'auteur. Les personnages manquent souvent d'expressivité. La colorisation est parfois bizarre.

L'orgue d'humeurs m'a bien évidemment fait penser au livre de SF de Philip K. Dick "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?" (maintenant publié sous le titre "Blade Runner") Dans ce roman, il est possible de jouer avec son humeur en programmant un orgue Penfield Je ne suis pas sûre qu'une telle machine me plairait, mais elle serait peut-être utile pour les psys…

Un album qui a un sujet de base intéressant mais qui souffre selon moi des interactions familiales ou amoureuses trop présentes.