Héros ordinaires

Démarrée dans le magazine « à suivre » en 1997, cette série historique très documentée s’est intéressée aux acteurs inconnus, aux petites gens, dans la période tragique de la deuxième guerre mondiale, en Allemagne et en France. Ce sont ces parcours de vie, ces choix difficiles de résistance ou plus simple de collaboration qui sont présentés. Sans manichéisme, les auteurs nous parlent de ces destinées qui font des femmes et des hommes des héros ou des salauds.

Le dessin, précis et plein de sensibilité, d’une ligne claire pure, décrit par le menu la vie quotidienne de cette époque, les décors des villes, les vêtements et uniformes ; Tous les détails semblent sortir d’un livre d’histoire ou de photo d’époque. On décèle une recherche de véracité historique en tout.

Dans ce neuvième tome qui clos la série, on rentre de pleins pieds dans la période de la fin de la guerre et des débuts de l’après-guerre. Période d’occupation et de marché noir en Allemagne, période de règlement de comptes en Franc et en Allemagne, sans réel discernement, avec les aléas de la justice dans les deux pays. Martin, sorte de héros discret, va jusqu’au bout de son éthique et de sa morale. La dernière page se clôt sur le vieil homme de 76 ans qu’il est devenu et qui regrette, un peu amer mais sans plainte, une jeunesse gâchée par la guerre.

Cette guerre, les auteurs nous l’aurons faite vivre quasi au jour le jour, dans ses hauts et ses bas. De l’arrogante Allemagne nazi, responsable de l’holocauste, à ce pays qui n’est plus que ruines et gravats. Affamés, certains en reviendrait même à regretter ce temps.

Ce tome 9 met un point final à une fresque historique et sociétale de grande qualité qui décrit de manière inspirée et très documentée la vie, les tourments et les drames des populations durant la seconde guerre mondiale au travers de la vie et des choix de personnages bien décrits et attachants.