La fin d’un monde

Initialement prévue en dix tomes, la série s’achèvera finalement avec le tome 9 qui paraîtra lui aussi en 2023. La série couvre la période juste antérieure à la seconde guerre mondiale en montrant la montée du nazisme et de l’antisémitisme jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, dans une Allemagne en ruine, avec des soldats russes ivres de vengeance.

Ce huitième tome rend compte de cette période proche de la capitulation. Pris en étau entre les russes et les alliés qui portent la guerre sur le territoire allemand, la confiance au führer fait place à la peur. On suit donc l’évolution des personnages, désormais familiers ; Il y a les résistants qui espèrent la défaite des nazis, la famille du beau frère d’Hilda ayant profité des avantages et commis par la même quelques actions amorales et répréhensibles, et qui craignent la justice de fin de conflit. Ce n’est pas la fin mais elle est toute proche.

Le dessin a gagné au fil des tomes (j’ai relu l’ensemble de la série) de la grâce et de la simplicité ; Je ne sais le dire autrement. Un trait fin de ligne claire, une précision dans les décors mais sans aucune surcharge inutile, sur une mise en page, certes classique, mais vivante et rythmée.

Avec ce tome, l’horreur quotidienne de pendaisons pour l’exemple, de viols et d’exactions rattrapent les personnages jusque là un peu épargnés dans leur domaine retiré. La dernière planche semble le teaser du tome 9 qui pourrait se dérouler à Paris.

Les auteurs rendent compte, avec la grâce du dessin, du quotidien du récit du vécu des acteurs ordinaires des guerres : soldats, collabos, résistants, civils comme effet collatéral. Il nous questionne par la même sur le rôle que nous aurions joué si nous étions « nés en 17 à Leidenstadt ».