Guerre civile !

Après tant et tant de rebondissements dans les guerres, échauffourées et préparatifs, nous voici maintenant en pleine guerre civile. Décidément, Baltzar aura toujours de quoi nous surprendre.

Nakajima Michitsune aime rendre son récit dynamique et on ne peut pas dire qu'il ne fournit pas nombre d'efforts en ce sens. Dans ce tome, la guerre opposant les deux frères de Weiben occupe tout l'espace, le plus jeune ayant enlevé leur père des griffes du premier, ce qui a provoqué son hydre et le déclenchement des hostilités. Celles-ci, astucieusement, prennent place là où elles auront le plus d'impact pour nous : à l'académie militaire que l'on suit depuis le début. Le boucle et bouclée. 

Pour mettre en scène cela, l'angle choisi est à nouveau celui de l'armement. Depuis le début, l'auteur axe son récit sur la modernisation de celui-ci à travers plusieurs rencontres que nous avons faites. C'est le tour des canons cette fois et si les détails techniques peuvent être un peu rébarbatifs par moment, c'est quand même intéressant de découvrir comment les stratégies sont montées, avec quelles données et de quelle manière celles-ci sont récoltées. J'ai aimé à nouveau suivre cette évolution technique en direct.

Par contre, je dois avouer qu'entre les manouvres au sein des différentes familles de Weiben et celles en coulisses de Baltzar et son pays, j'ai parfois été un peu perdue avec tous ces protagonistes et jeux d'alliance, désalliance. C'est peut-être moi qui fatiguais mais si comme d'habitude ce n'est pas plus creusé, c'est un peu de la poudre aux yeux narrative pour donner une fausse impression de densité à l'ensemble, avant que ce soit oublié aussi sec devant un autre procédé. A voir. 

La lecture en tout cas fut dynamique entre coup de canon d'un côté, enlèvement pour discussion au sommet dans un lieu secret de l'autre, résistance vaille que vaille face à une pluie de feu s'artillerie de l'autre. Les variations de décor sont plaisantes aussi pour rythmer cela, du camp militaire de l'autre, en passant par une superbe locomotive, les devants puis l'intérieur d'une ville assiégée, tout y passe. On voyage alors que pourtant la pression se fait de plus en plus sentir. 

Les personnages ne sont pas en reste. On s'émerveille devant la capacité de résilience des jeunes recrues sur le front. On a mal pour eux quand leur école et leur ville sont touchées. On suit avec crainte leur devenir et les prouesses de certains, notamment Helmut qui tente une percée pour aller chercher de l'aide. Mais c'est un tome où ils sont dans l'ensemble assez anonyme face à ce grand moment terrible qui se joue devant eux, contre eux et de part eux.