Déluge de souffrances

Cinq ans après le précédent tome, voici le retour du Bouncer. Et cela valait la peine d’attendre. Si vous pensez avoir tout lu, si vous pensez que les auteurs ont plongé le Bouncer dans les plus noirs des drames, si vous pensez que les scénarios sont convenus et les rebondissements prévus d’avance, alors asseyez vous confortablement, et ouvrez cette BD. En 140 pages d’un récit noir, lourd, exceptionnellement triste, dur et inventif, les auteurs donnent un nouveau, à la limite d’un dernier, souffle à leur héros.

On avait quitté le Bouncer et ses amis, revenus de leur périple riche de l’or fondu de Maximilien, en train de déposer ce pactole à la banque. Depuis, l’eau a coulé du ciel et sous les ponts. Un déluge de fin du monde annonciateur de cataclysme. Depuis que l’on sait cet or dans cette banque, la ville de Barro City a vu arriver nombre de bandits, et son maire a du faire appel à l’armée pour protéger l’or et maintenir l’ordre. Bizarrement, le détachement qui arrive en éclaireur n’inspire pas confiance. Pas plus qu’un illusionniste et son assistante, sortis indemnes, par la violence, d’une attaque de diligence. Tout est en place pour la grande illusion d’une double disparition de l’or.

Bouncer, malgré sa propension à se sortir de tous les enfers y perdra plus que la vie, une portion, la dernière peut-être, encore non racornie, de son âme.

Un récit superbe tant au dessin qu’au scénario. Peut-on l’offrir à Noël ? Si la magie de cette période existe elle pourra amoindrir la noirceur envoutante de ce récit explosif ahurissant.