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Critique de Les 7 ninjas d'Efu #1

par Tampopo24 le lun. 5 févr. 2024 Staff

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Ninjas sous stéroïdes et hallucinogènes

Avec un traitement graphique décomplexé à la Baku, nous voilà dans une relecture eichi-gore de la fin du règne d'Hideyori au profit des Tokugawa qui est assez clivante, mais totalement enthousiasmante pour qui aime le genre WTF ! 

La lecture fut un peu plus en dent de scie pour moi. J'ai d'abord eu beaucoup de mal avec l'érotisation de la femme en mode "femme objet", femme source de désir et victime perpétuelle de violence que l'auteur tente de camoufler avec de faux portraits de femmes fortes à mes yeux. C'était assez douloureux à lire de ce point de vue là quand elles se retrouvaient dénudées au moindre prétexte même quand elles pensaient juste à elles-mêmes, ça va loin... 

Il y a cependant aussi une dimension historico-politique avec cette chute d'Hideyori et cette ascension folle de Ieyasu qui génère une énorme violence, qui m'intéressait ici par sa relecture quasi horrofico-gore très punchy et débridée, avec un je ne sais quoi de Hara (Ken le survivant) dans le déploiement de violence, de viscères et organes coupés, qui me fascinait. J'ai aimé cette relecture très violente, très pop aussi, avec de gros méchants ronins à la solde d'Ieyasu qui se croient tout permis et les pauvres anciens partisans d'Hideyori pourchassés. C'était assez fou et assez dynamique, même si très violent et sanglant. 

Le vrai hic est venu de la narration. Dans un premier temps, on suit celle qu'on pense être notre fil conducteur à défaut d'être notre héroïne : Iori, une fille de samouraï en fuite. On est à ses côtés quand elle pénètre dans un village caché de montagne, découvre ses habitants et leurs moeurs barbares pour elle, noue une certaine relation avec l'un d'entre eux, mais se fait attaquer et subit la violence impitoyable de ses ronins rendus fous par le pouvoir, ce qui entraîne une réaction des plus surprenante de celui qui deviendra Onshin. C'était WTF mais je suivais bien et cette montée en puissance suivie d'une plongée en enfer était logique. Malheureusement, ensuite l'auteur les lâche complètement pour se tourner sans prévenir vers d'autres personnages, totalement inconnus et sans lien, et là, il ne fait pas le même accompagnement pour nous mettre en relation avec eux. Il nous balance dans une histoire plus urbaine, fait de courtisanes pourchassées, de proxénète épousant une de ses poules et de vieille avorteuses rajeunie par de mystiques pouvoirs pour aider à éliminer un potentiel héritier dérangeant. C'était trop. Ça parfait dans tous les sens et ça faisait mauvaise série B pour moi.

Alors je ne renie pas que ça pourra plaire à certains car les combats, pour les amateurs de Ken le survivant ou Baki, ont le même lustre sanguinolant-gore-violent-WTF avec muscles surreprésentés dans les dessins et belles gueules venant contraster avec cette horreur ultra violente. C'est dérangeant mais punchy. 

En bref

Je m'attendais à une sorte de Sidooh en plus violent et barré, je l'ai eu, mais j'ai aussi eu, malheureusement un traitement de la femme dérangeant et un scénario à l'écriture un peu maladroite et bancale dans ce premier tome, qui offre une belle entrée en matière avant de trébucher et de partir dans tous les sens. J'attendais plus, j'attendais autre chose, autrement.

6
Positif

Punchy pour les amateurs de WTF

Une adaptation très libre d'un nouvel épisode clé de l'Histoire du Japon

Des dessins qui ont leur charme pour les amateurs d'ero-guro sanguinolant

Une lecture entraînante

Negatif

Une vision dégradante de la femme

Une narration bancale qui part dans tous les sens

Des personnages peu attachants

Une histoire très barrée qui ne plaira pas à tous

Une violence parfois dure à supporter

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