Démons...

Daredevil n'est pas le héros Marvel qui a la galerie de vilains la plus mémorable...et c'est même un personnage "emprunté" à Spider-Man qui a réussi à bouleverser sa vie dans la saga Born Again. Mais parmi les antagonistes les plus acharnés de l'Homme sans Peur, Bullseye tient une place de choix et c'est en grande partie dû à son arc narratif développé tout au long du run de Frank Miller et Klaus Janson.

Au début du #169, Daredevil apprend que le Tireur s'est échappé de l'hôpital où il allait être opéré. L'assassin a une tumeur au cerveau qui lui donne d'importants maux de tête et provoque des hallucinations...obsédé par DD, il le voit en effet partout ! Après avoir provoqué une panique en plein Time Square, le Tireur récupère un costume et se réfugie dans un cinéma. Son état dégénère et il s'en prend aux spectateurs. Miller ajoute une touche d'humour assez savoureuse avec deux passionnés de cinéma qui commentent le film sans se rendre compte de ce qui se passe autour d'eux, en tout cas jusqu'à ce que le Tireur les prenne en otage...

Tout en n'oubliant pas le petit monde de Matt Murdock (Foggy et Heather font des apparitions, tout comme Elektra qui pénètre par effraction chez son premier amour), Frank Miller fait une belle démonstration des capacités de Daredevil, qui se concentre sur les bruits ambiants pour retrouver son ennemi (une page brillamment construite) avant une baston bien nerveuse dont l'issue provoque un cas de conscience chez le justicier aveugle. Sur ce sujet, la discussion finale entre DD et Nick Manolis est très intéressante...et la réplique finale de l'inspecteur est lourde de sens, surtout quand on sait ce qui va se passer quelques mois plus tard...

Je voulais qu'il meure, Nick. Je le déteste. Mais je ne suis ni Dieu, ni un meurtrier...